La place Saint-Jean de Malte, où l’on trouve le musée Granet, était ensoleillée samedi dernier. Quand la porte s’ouvre à midi (5 € l’entrée), il n’y a aucune file d’attente – non, ici ce n’est pas le Centre Pompidou ! – et je croiserai seulement une demi-douzaine de visiteurs, du sous-sol aux étages supérieurs, durant mon parcours.
Ce musée est une réussite d’insertion architecturale et l’espace utilisé de manière intelligente et sans ostentation.
Les collections permanentes présentent des œuvres contemporaines : deux monumentaux et magnifiques Alechinsky, deux Picasso, une salle consacrée à Giacometti (dessins, tableaux, sculptures), des Tal Coat en pagaille, un Nicolas de Staël (Footballeurs), l’inventaire serait longuet.
Dans la salle réservée principalement à Cézanne, dix tableaux dont un portrait de Zola, découvert en 2010, et une incroyable Nature morte, sucrier, poire et tasse bleue (1865), dont les aplats et la richesse de la matière apparaissent singulièrement modernes.
La section XIXème siècle montre des toiles de François Marius Granet, qui a donné son nom au musée, et un très beau portrait de l’artiste peint par Ingres en 1809 illumine l’ensemble de la salle plus austère.
Une partie de l’espace muséal est réservée à une belle exposition du photographe Bernard Plossu sur « La Montagne blanche » (la Sainte-Victoire cézanienne).
Le paradoxe est qu’il est formellement interdit de prendre le moindre cliché dans le musée, où stationnent et déambulent un ou deux gardiens par salle, sans compter l’œil rotatif des caméras de surveillance collées aux plafonds. Mais on peut toujours se débrouiller avec Internet.
L’après-midi, je me promène dans les petites rues puis, comme il commence à pleuvoir vers 15 heures 30, je me mets à l’abri pendant deux heures au Cintra, où le café est excellent et vraiment pas cher. Je poursuis ma lecture du Quatrième mur de Sorj Chalandon, livre aux éclats d’obus de char.
Ensuite, récupération de la valise à l’hôtel puis en route à pied vers la gare routière (gros embouteillages à cause de manifs de routiers contre « l’écotaxe ») où un bus-navette nous emmène vers la gare TGV, située à près de vingt-cinq minutes d’Aix-en-Provence. Nous poireautons une heure dans ce hall désert et peu accueillant – la « restauration » pose problème ici pour le moment – avant que le train pour Paris apparaisse enfin à 19 heures 51.
( Les photos sont agrandissables d’un clic ou d’un geste digital.)
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