phrases métaphysiques où Kant
se promène simplement et dans
ses pas redoublés le sens pur
se déploie tandis que le ciel
regarde les nuages qui filent
doux la raison se livre alors
à l’escalade et même le monde
estampillé à l’inverse plie à
l’idée de l’abstraction émise
d’un fracas sombre qui menace
les oiseaux perdus aux pattes
en V dans la neige ou bien le
renard foudroyé à la queue d’
hermine et quelques biches de
passage l’œil d’amoureuses d’
audaces défiant les fusils le
soir avec leur poudre blanche
et leurs doubles canons aussi
chargés que les sapins déniés
les coups de feu massacrent à
foison l’air fendu des fumées
sifflent comme une locomotive
qui appuie ses belles bielles
sur les rails du vent furieux
les phrases se tamponnent car
la circulation n’a pas encore
été réglementée les escapades
en pagaille balades en dehors
des chemins battus vadrouille
mentale de chacun qui devrait
être surveillée avec contrôle
quotidien par puce RFID et l’
instantanéité de l’impression
de la pensée déviante détente
du revolver posé sur la tempe
du contrevenant et puis enfin
comme le grain de cette vitre
la bourrasque qui emporte ici
toute critique définitivement