Le 18 avril après-midi, petite virée en Belgique : Courtrai se situe à seulement 43 km de Bailleul (Nord).
L’objectif était de visiter le béguinage, un ensemble de 41 maisons anciennes sauvegardées et inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco.
Mais pour y aboutir en voiture ce ne fut pas facile car la ville entière était livrée à une incroyable fête foraine (« ducasse ») qui occupait tout l’espace depuis les quais, où nous avons pu trouver une place de stationnement, jusqu’au centre.
Le béguinage, quasiment désert, présentait ses codes d’entrée (pas vraiment d’époque) sur les maisonnettes et son petit bistrot (où j’ai enregistré sur mon téléphone une conversation en flamand), et ressemblait à un véritable havre de repos – avec une statue qui me fit penser à la sculpture de Marguerite Yourcenar à Bailleul – avant que nous passions devant de nouveaux manèges aux bras articulés, comme pris de folie…
Il existait donc bien d’autres véhicules que la religion pour s’envoyer en l’air.
(Cliquer sur la photo ci-dessus lui fait jouer un tour.)
(Toutes les photos peuvent être agrandies sauf une.)
(Toots Thielemans, Groovin’ High)
[ ☛ à suivre ]
après la retenue raffinée qui favorise la méditation de l’esprit, il faut bien que le corps exulte avec les manèges
(toujours envie d’habiter un béguinage, et envie ravivée pas vos belles photos… et puis non : supporter la compagnie des femmes, pas si sûre)
@ brigetoun : il n’en reste plus qu’une, immobile…
Bon, ce sera mon thème de réflexion du jour : Il existait donc bien d’autres véhicules que la religion pour s’envoyer en l’air.
Merci de cette idée comme tombée du ciel 😉
@ gballand : il est recommandé de boucler le harnais…
Suivant mon habitude de lire d’abord et de voire les photos ensuite, je peux imaginer de retourner avec ton groupe vers ta voiture en m’interrogeant sur la différence entre la kermesse et la ducasse (sombre ou pas), ainsi qu’en récapitulant :
le parcours vers le centre (suivant l’eau) ; la beauté émouvante même si figée dans le temps du béguinage Élisabeth ; les voix flamandes filtrées par le rite de la bière de Courtrai ; et, pour finir, la curiosité pour ce manège quasi ascétique qui ressemble peut-être à ce qu’en Italie on appelle « calci in culo », c’est-à-dire « coups de pied dans le cul » : des petits strapontins enchaînés au bord supérieur du manège qui tournent de plus en plus vite, donnant la sensation à chacun de pouvoir attraper celui (ou celle) qu’il a devant.
@ biscarrosse2012 : tu as bien suivi le parcours…
Ici, le terme de « ducasse » est employé au sens générique du terme mais cela correspond aussi à des fêtes bien précises dans le calendrier (voir photo sur Wikipédia de celle de Mons, que connaît bien Francis Royo).
Enfin, ton image des « strapontins » est celle qui s’imposait !
Les religions, je voyais plutôt ça comme un rabaissement mais bon (peu importe, remarque, dans un cas comme dans l’autre on regarde ailleurs)
@ Dom A. : dans leur discours religieux, c’est l’élévation qui prime (si j’en crois mes souvenirs de catéchisme)…
Courts traits, longs traits, vi(e) traits : mais quel est ce bâtiment audacieux qui domine le port ?
@ nanamarton : j’avoue que vous me posez une colle (j’ai surtout remarqué le reflet d’un clocher dans la façade de verre), mais on doit pouvoir trouver, notamment en suivant Google Street Views le long de la Lys.
Je pense avoir trouvé : il s’agirait du AZ Groeninge Campus Reepkaai, un hôpital.
C’est donc là que le petit-fils du docteur Caligari exerce !
@ nanamarton : Oui, et son cabinet affiche complet (Cahuzac aurait même déposé un CV).
Magnifiques photos, Dominique, un bon texte bien serré et riche dans le même temps ! Je me retrouve à mon aise entre mes ancêtres, en virevoltant sur le béguinage…
@ claudiapatuzzi : j’aurais dû mettre des sous-titres en flamand, alors !
(la « sombre » ducasse fait référence à ce qu’offre de temps à autre Lucien Suel en son Silo) (beguinage m’a fait penser au borinage de Joris Ivens…) (sans rapport sinon homophonique) (et un peu géographique quand même) (et au verbe anglais to begin-sans rapport non plus) (j’ai apprécié le « B’thoven fondues et grill’house » qui prouve qu’on sait aussi s’amuser en Flandres) (et donc zéro (0) (zéro ?) potelet dans les rues de Courtrai ? c’est dingue…!!!)
@ PdB : la… révérence à Lucien Suel a été faite hier sur ce blog en réponse à Giovanni Merloni, à 07:47 – une sorte de raccord anticipé :-).
Pour les potelets, non, ils n’ont pas encore intégré ces instruments (ils possèdent, le long de la Lys, de plus grosses bittes d’amarrage).
ah mais je n’étais pas là hier, c’est la raison pour laquelle (je vois qu’on sait donc aussi s’amuser avec les empêchements à divaguer de l’autre côté de la Lys…) 🙂
@ PdB : ton billet d’excuse est accepté. D.H.
Et un érable en pot.
@ PhA : elle devait aimer le sirop (ou la danse ?)…