Il y a longtemps que je n’avais revu le film Paris, Texas, de Wim Wenders, qui est diffusé depuis mercredi dernier en version remastérisée.
Frappant comme une gifle douce, ce « road movie », en un sens (d’après un texte de Sam Shepard), avec Dean Stockwell, sérieux, Harry Dean Stanton, au plus près de son personnage, Aurore Clément et son accent français, Natassjia Kinski, éblouissante (elle jouait déjà, en 1975, dans Faux mouvement), et le petit garçon (Hunter Carson, étonnant de sensibilité et de finesse dans sa présence à l’écran), demeure l’œuvre d’art cinématographique telle qu’elle apparut dans la splendeur de sa sortie en 1984.
Le toujours jeune d’esprit Wim Wenders est un vrai cinéaste à part entière (pas un de ces « metteurs en scène » de petites comédies franchouillardes) : tout est d’équerre, le moindre plan est juste, ce n’est pas juste un plan…, et il nous embarque du début à la fin dans une profonde histoire sur le sens des liens familiaux et amoureux, le but (ou son absence) du voyage, et les à-coups de l’existence.
Ce film ressemble alors à un long, mais si court, et pur flash-back (y compris musical). Il fait du bien comme la caresse prodiguée par un paysage inconnu.
(Une photo est cachée derrière celle ci-dessus)
(Toutes ces photos peuvent passer en plan large.)
(Ry Cooder, Paris, Texas)
[ ☛ FIN ]
Merci pour l’extrait musical qui évidemment ramène certains plans à la surface de la mémoire. Ce qui m’avait séduit dans ce film de Wenders, qui me séduit encore c’est ce rythme si lent qu’il semble s’immobiliser par instants.
@ caro : oui, Wenders sait filmer l’immobile (et pas besoin de six heures).
Une merveille du cinéma qu’on est ravi de voir sauvée est remise en forme. Wim Wenders est d’ailleurs un véritable poète : je partage tout à fait ta réflexion, elle aussi poétique.
@ biscarrosse2012 : Wenders est un Wanderer constant.
« le moindre plan est juste, ce n’est pas juste un plan » Le compliment !
@ brigetoun : simple allusion à Godard : « Ce n’est pas juste une image, c’est une image juste. »
Wim Wenders est un grand parmi les grands et votre regard sur Paris est toujours aussi affûté.
@ godart : il est unique (Wenders) !
« Alice dans les villes », « Buena Vista Social Club »
@ joëlle : et d’autres encore… 🙂 D.H.
Suka clim est en route pour une urgence dans une salle de cinéma parisien.
@ Désormière : mais, là, ils étaient stationnés (à l’ombre) dans le sens contraire de la bonne direction, peut-être en train de boire un demi bien frais !
Un film de mes préférés ! (poétique et cru dans le même temps)
@ claudiapatuzzi : qui l’eût cru ?
« cru » (latin = « crudus » ; famille étymologique = « cru ») Sur le Larousse signifique aussi « brutal », « direct », « choquant », « réaliste » = réponse crue, description crue, parler en termes crus et c(a)etera… J’ai le film dans ma cinémathèque privée, je le connais très bien…
Je sais que tu es drôle !
@ claudiapatuzzi : à la fin (mais il ne faut pas la dévoiler), le héros est plus ou moins cuit.