Il est vrai que le musée départemental Arles antique, quand on s’approche en voiture, ressemble un peu à un bâtiment Ikea : mais à l’intérieur, il ne manque pas un boulon.
Vu de haut, l’ensemble apparaît triangulaire et reproduit quasiment l’étrave d’un navire, comme, de manière prémonitoire, celui du chaland de 31 mètres qui, sorti du Rhône en 2011, fut entièrement restauré (un film relate l’opération scientifique minutieuse). Il date des années 50-60 et est présenté depuis octobre 2013 aux visiteurs.
L’espace muséal est une réussite et la richesse des collections impressionnante : époques préhistorique, romaine – avec la rivalité d’Arles contre Marseille – et activités du port de commerce, puis la vie du forum, du cirque, de l’amphithéâtre.
Vitrines sur la vie quotidienne, statues, bustes (et cette tête attribuée à César), bijoux, mosaïques, urnes funéraires et amphores, l’archéologie est ici à son apogée…
Ce 28 juillet, le regard est projeté joliment dans le passé, les olives et le vin sont déjà présents, le fleuve n’a pas changé non plus son cours.
(Toutes les photos sont agrandissables, sauf celle-ci-dessus qui en masque une autre.)
[ ☛ à suivre ]
Belle série !
Le hasard veut que je rentre d’une balade au MuMa (Le Havre), je me suis arrêté, entre autres, devant l’une des « Routes d’Uzès » (de Staël), route admirablement dépeuplée et dense d’un bleu profond qui vous happe littéralement.
Plaisir de retrouver ici bien des personnages ;-
@ Dom A. : j’aimerais y aller, à cause du Havre, du musée et de l’expo que tu as vue – mais « interdit de photographier », disent-ils : un jour, il sera aussi « interdit de dessiner » dans les musées ? – et les lumières du Sud doivent se marier avec celles qui battent le MuMa.
« le fleuve n’a pas changé non plus son cours » : entre chalands et cirques, têtes de César ou de Napoléon, voilà un parallèle liant nos deux billets d’aujourd’hui, également consacrés à l’omnipotence positive d’hommes — les Romains et les Français — plus fabricateurs que destructeurs.
D’ailleurs, si je peux ajouter un parallèle personnel, je me rappelle une escapade familiale en 1961 (avec la Fiat 1100), où la découverte d’un trésor comme Arles se déroulait par la visite de deux ou trois monuments qu’on regardait du dehors en disant « Beau ! »
Donc, même dans l’autodestruction, le monde évolue !
@ biscarrosse : l’amphithéâtre est toujours là, comme l’obélisque lui-même, qui était fiché au milieu du cirque (la maquette sous verre avec les cavaliers et les chevaux minuscules est extraordinaire).
apprécie le ton, simple et efficace avec à chaque fois, un ou deux points d’humour et d’allusions qui brisent si efficacement les lignes et les perspectives… « un bâtiment Ikea : mais à l’intérieur, il ne manque pas un boulon… » une trouvaille nous expédiant à d’autres consommations
@ annaj : il devient parfois difficile d’échapper à la culture en kit !
Permanence du fleuve.
@ Gilbert Pinna : avec quelque chose d’hétéroclite 🙂
J’adore Arles, que j’ai visitée de nombreuse fois, quant au musée, une merveille que j’avais mis en photos, dans ma maison, également. « En Arles, où sont… » Je viens de visiter le Musée des Amériques à Madrid, tout aussi intéressant.
@ lamaisondesmarguerites : vous verrez qu’aujourd’hui j’ai cité le poème de Paul-Jean Toulet, et je ne vois votre commentaire qu’à l’instant !
une réussite ce musée, et qui s’améliore encore à chacune de mes visites avec les fouilles dans le Rhône
un parcours agréable et des pauses intéressantes ou simplement émerveillantes (ça existe pas ce mot tant pis)
@ brigetoun : oui, sauf l’aspect extérieur (mais sa conception est un peu… antique !).