Émerger d’une salle de ciné en plein soleil fait toujours l’effet d’un chaud et froid (mais encore plus s’il s’agit d’un film d’horreur). On quitte la climat’ pour le moite, surtout en cet été commençant plein pot dès le début du mois de septembre.
Il se crée donc une sorte de « métamorphose » : l’écran blanc a disparu, il est maintenant fixé dans notre mémoire – s’il s’agit d’un film qui marque, comme ici – et nous retrouvons des personnages réels, en relief (même sans porter de lunettes 3 D), que l’on croise ou dépasse, des voitures qui s’arrêtent au feu rouge, c’est de plus en plus rarement le cas des cyclistes, des motos qui vrombissent, des casques qui étincellent au soleil, les cuisses dénudées des passagères de scooters.
La salle obscure est déjà loin, l’escalier redescendu vers la porte peut-être marquée EXIT, comme une « sortie de secours » de l’irréalité pour plongeon dans la chaleur du boulevard Richard-Lenoir (11e) après avoir nagé avec les acteurs dans l’eau verte d’Ovide.
(Cliquer pour métamorphoser la photo.)
(Toutes les photos sont agrandissables, sauf la première.)
(Clifford Brown & Max Roach, Joy Spring)
[ ☛ à suivre ]
oui ce choc d’être dans deux mondes à la fois, cette irréalité provisoire qui nous entoure (même vu à travers les vitres)
@ brigetoun : ce film saisit la distance intangible.
» eau verte d’Ovide », qu’était-ce ? oui passage entre les deux mondes…
@ lanlanhue : les barrières disparaissent.
En ce presque début d’été, la fraîcheur de vos photos est la bienvenue.
@ godart : merci (l’eau elle-même, ce sera pour demain, patience !)…
Très « filmique » la photo qui jaillit grâce au déclic : ces deux anglais ne faisant qu’un avec leur ombre d’araignée photographe munie de deux appareils ! Une double métamorphose, animale et technologique, va se déclencher. Vive le soleil et les glaces de carton !
@ biscarrosse2012 : Japonais, je crois, et glaces… italiennes !
Ton autoportrait ombreux évoque Le Petit Prince (le « cache sexe » est un peu trop bas !), c’est encore une métamorphose…
@ Francesca : certes, il faudrait descendre le mégot et remonter la feuille de vigne, mais j’ai laissé jouer la facétie hasardeuse !
je suis allé me renseigner sur le Boscovich en question (j’ignorai que ce terre-plein du Richard Lenoir avait été nommé de ce, donc, mathématicien plus ou moins italo français (à ce propos, le camion rouge (Ferrari ?) évoque, sans conteste, l’ami Giovanni Biscarosse2012)
@ PdB : oui, le véhicule italien (de marque plus prosaïque Ford), comme les glaces de la place de la Bastille, sont des signes amicaux en sa direction ! 🙂