Le tiers livre et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de « vases communicants » : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement. Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
La liste des participants est établie par Angèle Casanova, à laquelle Brigitte Célérier a désormais passé le flambeau (voir sa précieuse anthologie).
Aujourd’hui, j’ai le grand plaisir de publier une nouvelle fois ici, sur Métronomiques, un texte de Giovanni Merloni tandis qu’il m’accueille sur son blog le portrait inconscient.
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Parterre ou terrasse du théâtre de la vie ?
Aveugle, j’en avais effacé la photographie.
Remémorant, ensuite je retrace la lugubre
Illusion d’un espace infini de poubelles.
Seront-ils en mesure d’y bâtir des merveilles ?
Prison pour mes yeux enfantins ou méfiants,
Au-delà de ces barres tournantes,
Roulerais-je insouciant ? succomberais-je pourtant ?
Immobile la tour aux ampoules roulantes
Sinistre elle m’évoque la cadence des pas…
Policiers ? ou les pas d’innocents ouvriers ?
Architectes arpentant des chimères ?
Revenants dans un rêve de sons et lumières ?
Images faussées par d’habiles sorcières ?
Sur la grue le démiurge nous étale une promesse :
Promenades insouciantes sur le toit jardinier
Ascenseurs transparents de palier en palier
Renouveau des boutiques dans l’esprit des bobos
Inutile de dire qu’il y aura des bistrots…
Spectacles pour le peuple, ô LIBERTÉ CHÉRIE !
(Chantier du Forum des Halles, Paris, 20.11. Cliquer pour agrandir.)
texte : Giovanni Merloni
photo : Dominique Hasselmann
bel échange (où les mots épousent l’image proposée) ô poètes
@ brigetoun : puisqu’il s’agit d’un pluriel, même avec une dénomination exagérée, je réponds pour ma part : merci !
Merci du cœur, ô Brigitte !
Vole, vole, vole, mon cœur, va bien haut – je suis le frère de cet oiseau !
Merci. C’est le coeur d’une ironie un peu désarmée, à l’italienne, qui essaie rigoureusement de garder son enthousiasme !
Soyez bénis Oh! artistes pour cette belle complicité. ( bis répetita ).
@ Godart : merci par-là 🙂
Merci, les Halles (perdues) sont un lieu de rencontre idéale, même dans cette période de changements obscurs !
Sans conteste, je souscris à ce qui se trouve écrit plus haut, d’ailleurs je propose de nous faire la courte échelle pour enjamber ces drôles d’engins en forme de hachoir à persil !
@ Dom A. : en tant que responsable de la photo, je me permets de te répondre : ces portes sont destinées aux bestiaux qui, traditionnellement, sont découpés aux Halles pour aller ensuite garnir les étalages de bouchers, avec le persil (que tu mentionnes fort justement) dans les narines.
La tradition de ce quartier populaire – photographié en son temps par Robert Doisneau jusqu’à la fin – n’est donc pas perdue avec le déploiement d’un modernisme à tout crin.
L’ancien trou des Halles avait bien besoin d’un nouveau chapeau adapté à sa dimension marchande et bovine.
Merci ! !
Après ce beau poème style Fernand Léger en poésie, sur la société industrielle, je ne pouvais écrire qu’une ligne – la Liberté donne des ailes – et en l’appelant chérie, elle comblera peut-être le trou financier des Halles – pour lequel on a abattu plus de 300 arbres – Liberté Liberté Chérie – entravée par toutes ces machines – peut-être que l’homme heureux est sans chemise – (dicton de sagesse populaire).
Merci beaucoup !
Hier soir j’ai entendu l’oiseau sauvage au creux d’un sentier – on aurait dit qu’il s’en allait mais je sais bien qu’il m’appelait – comme la voix du Grand Esprit l’oiseau sauvage a poussé son cri ! – vole vole vole mon cœur va bien haut, je suis le frère de cet oiseau ! –
Chanson indienne – folklore amérindien canadien –
C’est très beau, le Grand Esprit devrait être toujours le bienvenu quand on a besoin de s’en sortir d’un trou !
Dans Paris il y a forcément le A de la tour Eiffel. Mais inutile de chercher une figuration des halles, parce que là, c’est le Trou.
Ces drôles d’engins ont pris modèle à la Bnf : retour à la herse, c’est le progrès. Heureusement, l’étiquette jaune vient signaler l’issue. Et si, de l’autre côté ils avaient oublié de mettre l’étiquette sortie ?
@ Hv : (je réponds par rapport à la photo) : oui, entrée d’un labyrinthe dont on ne sait s’il est un trou à rats, une expérimentation scientifique – ou marketing – avec la découverte, qui sait, d’un antivirus ?
Hâte quand même de voir ce que donnera en fin de compte cette « canopée »… qui empêchera les oiseaux de s’envoler.
@ Francesca : Les oiseaux savent contourner les obstacles (ce sont des drones non télécommandés).
[…] (*) Rappelons que le projet de « Vases Communicants », lancé par Le tiers livre et Scriptopolis consiste à écrire, chaque premier vendredi du mois, sur le blog d’un autre, chacun devant s’occuper des échanges et invitations, avec pour seule consigne de « ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre ». La liste complète des participants est établie grâce à Angèle Casanova. Le 5 décembre 2014, dans l’esprit et dans le style des vases communicants, j’avais publié sur le portrait inconscient un texte de Dominique Hasselmann, tandis qu’il avait accueilli le mien sur son blog Métronomiques. […]