dans les rues
aux vitrines de fêtes
des étrangers sont assis
pas sur des bancs en bois
pourtant il y en a de libres
sur la place de la République
rien à voir avec Angoulème
et sa BD d’engoulevents
des étrangers sont assis là
à même le trottoir trop luisant
ils tendent timidement la main
mais personne n’ose la prendre
le froid mord (sûr)
c’est une pince coupante
elle vient de chez Bricorama
sans doute fabriquée en Chine
nous rentrons chez nous le soir
le chauffage doux est silencieux
un avion a disparu très loin en Asie
la mer de Java devait être plutôt glacée
un ferry a pris feu dans l’Adriatique
tandis qu’un SDF est mort à Arras
et voici qu’à la lisière des forêts
de nombreuses hordes de loups
rôdent sans la moindre peur
et s’aventurent ainsi jusque
dans le cœur des villes
mais leurs plaintes et hurlements
modulés dans la brume grise
sont risibles à la longue
car c’est vraiment fini
les contes de Noël
à dormir
debout
(Paris, le 28 décembre, bd Beaumarchais, 11e. Cliquer pour agrandir.)
notre ordinaire de vie
mais lui a le bonheur (?) d’un confort illusoire
Reggiani a chanté il y a longtemps : les loups sont entrés dans Paris
@ brigetoun : le temps d’un rayon de soleil (j’ai pensé aussi à Reggiani…).
Angoulême, quel triste baron et quelle horreur, l’ignoble stupidité d’un édile qui veut aller au front presque à l’image du premier ministre droit dans ses bottes… (je les ai croisés dimanche, ces deux fauteuils, allant de la rue de la Roquette à République en passant par Bastille)
@ PdB : la mairie de Paris fait bien les choses !!! (on aurait pu prendre un thé sur le trottoir…) 🙂
Pour une fois, les porcs qui se débarrassent de leurs vieilleries sur les trottoirs – sans même appeler les encombrants (tél 3975)- ont été utiles …
@ Francesca : le pb, c’est que certains pensent que « les encombrants »… ce sont les autres !
La mort aussi est au rendez-vous pendant les fêtes de fin d’année.
@ Alex : même si elle ne fait pas le tri, au bout du compte, entre SDF et ADF…
Les mendiants n’aiment pas aller dans les centres d’hébergement, parce qu’ils s’y font voler leurs pauvres hardes.
Du haut en bas de l’échelle, le cœur des hommes reste bien dur…
@ Alex : oui, c’est le refrain que l’on entend. Mais pourquoi n’y a-t-il pas plus de sécurité dans ces centres ? Il y a plein de chômeurs inscrits dans les agences de Pôle emploi.
Le froid mord, le froid mort. Le problème est que nos « têtes pensantes » considèrent les SDF non pas comme des êtres humains mais comme des mammifères. Rejoignant ainsi la vision exécrable américaine décrétant que « si on est pauvre, c’est qu’on le veut bien ».
@ Godart : la politique des « cages » de l’élu UMP d’Angoulème en est un signe.
Par contre, les « naufragés » des sports d’hiver trouvent miraculeusement des gymnases pour les accueillir (enfin, ceux qui n’ont pas été contraints de passer la nuit dans leurs voitures).
Conte de Noël : il y a 2500 ans, sortant pour la première fois de son palais, le jeune roi Gautama, découvre très étonné, pour la première fois la vieillesse, la maladie, la mort et la misère. Son père ne l’avait entouré que d’une jeunesse dorée.
Il renonce alors à tout, et après une longue ascèse, deviendra Bouddha.
Si la caste des politiciens vivaient en renonçants, et pratiquaient l’ascèse, ils auraient beaucoup plus d’impact.
Tel Gandhi, qui a libéré l’Inde des Anglais, en 1946.
@ Alex : ils sont bien loin de « renoncer » au moindre de leurs privilèges !
Un seul semble imiter Bouddha, sur le plan « lisse » : c’est, traditionnellement, le président de l’Assemblé nationale.
@ DH : voyages de luxe incessants autour du monde avec 200 copains minimum, alors que nous payons des ambassadeurs, hôtels de luxe, restaurants de luxe, petites femmes, conférences payées, le tout avec l’argent des impôts: au lieu de rester à travailler à l’Elysee sur les dossiers urgents, le court temps d’un mandat.
Et j’en passe, comme le caprice d’aller dîner en face au Bristol, au lieu de l’Elysee.
En économisant sur tout cela, temps et argent, il reste assez pour s’occuper des démunis.
Et gagner en crédibilité.
salut les ami(e)s,
marre des turpitudes d’Overblog très certainement attiré par l’odeur du pognon (pubs à gogo), nous migrons ici en espérant que l’aventure puisse continuer longtemps. Vous pouvez donc modifier vos liens si vous le souhaitez et vous réabonner, si vous le souhaitez également afin de nous suivre pour de nouvelles aventures. Les Caphys sont plus déterminés que jamais à garder le cap ! On vous embrasse toutes et tous en vous souhaitant, par avance, une excellente année 2015 !
@ les cafards : Il paraît d’ailleurs que cette plateforme va changer de nom pour celui d’Overpub.
Merci pour l’info et bonne année !
Le hasard de la vie a voulu que je noue des amitiés avec des SDF.
La littérature espagnole du XVIeme siècle est abondante sur la question.
Victor Hugo, écrivain français le plus connu à l’étranger, s’y est beaucoup penché.
Ces SDF m’ont expliqué qu’il s’agit d’abord et avant tout d’une éthique. L’aide acceptée doit cadrer avec leur éthique. Cala s’appelle aussi dignité.
Or, les sévices sociaux ne tiennent compte ni de leur éthique, ni de leur dignité.
Comme les mariniers dont on parlait précédemment, les SDF vivent sur un autre planète.
A nous de comprendre leurs critères, et non de vouloir leur imposer les nôtres.
Pour commencer.
@ Alex : « à nous » ou « à eux » (les services de l’État protecteur en principe)…
La caste politicienne veut toujours faire disparaître ceux qui sont hors système. Peut-être pire que ceux qui sont contre le système, parce qu’informels. Les grains de sable.
Comme les SDF, les mariniers, les gens du voyage, les Indiens d’Amazonie, etc.., et les artistes, les vrais.
C’est pourquoi, pour résumer, on a Jeff Koons à Pompidou et Mac Carthy à la Monnaie.
@ Alex : c’est le débat in/off… (on le voit même dans le théâtre à Avignon, où le deuxième a tendance à s’institutionnaliser !).
@ Alex : il aurait été plus clair que Jeff Koons soit à la Monnaie (il est en quête d’absolu).
Surprise de voir aux infos ce matin sur la 2 un petit reportage sur les rondes auprès des sans abris par des bénévoles de…l’Ordre de Malte ! Comme on voit aussi beaucoup d’incitations aux dons au Secours Catholique, on peut, là aussi, se poser la question de la séparation de l’Eglise et de l’Etat…
Toujours l’alliance du sabre et du goupillon, alors qu’existent et agissent aussi les bénévoles du Secours Populaire.
@ Francesca : tu as dû mal lire, il s’agissait de l’Ordre de Malt, qui distribue du lait en poudre afin de pallier les carences… du service public ! 🙂
Heureusement qu’il existe des associations comme celles dont tu parles, avec Emmaüs ou les Restaus du cœeur, etc.
Voilà ! à ne pas confondre avec l’Ordre du whisky de malt 🙂
@ Francesca : je crois que tous ceux qui veulent aider les pauvres gens sont les bienvenus. L’aide est souvent maladroite, insuffisante, etc… mais la misère est grandissante à travers le monde, mais pas les bénévoles.
il y a une chanson de reggiani -les loups -qui illustrerait pas trop mal ce texte et sa fin
@ annaj : j’ai pensé que ce serait redondant… (mais brigetoun a fait le même rapprochement que vous !).
Diogene, le mendiant philosophe célèbre, avait déjà un chien, il gardait ses hardes dans un tonneau et non dans un caddie, et il avait répondu à la condescendance apitoyée d’Alexandre : ôte-toi de mon soleil.
Rien n’a changé.
@ Alex : les tonneaux ont dorénavant pour marque Quechua…