En reprenant le métro, lundi dernier, à la station Rambuteau (3e), après avoir vu et entendu la rencontre qui réunissait Hélène Cixous et Aurélien Barrau, j’étais encore sous le charme de cet échange d’intelligence, et, en apercevant la couleur ambiante de la station, j’ai eu soudain l’impression d’être transporté dans l’un de ces univers (« multivers ») de quasi science-fiction dont il avait été question auparavant.
Ainsi, les paroles pouvaient-elle heureusement se prolonger par des couleurs baroques ou psychédéliques, les voix par des teintes suaves ou sucrées, les pensées imaginatives ou créatrices par des linéaments fusionnels ou saccadés…
L’actualité sanglante, le temps de l’arrivée d’une rame de métro (ni anémique, ni anomique), disparaissait, un rêve doux et discret avait pris sa place, sans coup férir, le temps d’une halte souterraine.
(Photos : cliquer pour agrandir.)
(The Velvet Underground, Sweet Jane)
belles lumières et douces phrases (ou le contraire)
@ brigetoun : c’est un peu répétitif mais j’aimais cet halo…
L’intelligence comme une porte qui s’ouvre en cette période où le pire a repris le dessus sur le meilleur 😉
@ gballand : il faudra lutter (votre « gravatar » est « coordonné » à l’ambiance…).
Andy Warhol n’aurait pas pu faire mieux !
@ biscarrosse2012 : j’ignore s’il a un jour exposé dans le métro new-yorkais…
Quand la rame de métro remplace la rame de papier comme support du rêve.
@ godart : belle formule sur laquelle on peut naviguer même sans pagaie (peut-être pas sans pagaille en ce moment)… 🙂
Je rame sur le rêve de la rame.
@ Alex : Vous connaissez sans doute (même si peu reproduit) ce tableau de Courbet, La Femme au Podoscaphe… D.H.
« Rame, rame, rameur, ramez, on avance à rien dans ce canoë, là-haut on te mène en bateau….. ».
@ godart : rame de fond… D.H.
j’aime Lou et sa si douce Jane (quant aux couleurs régiesques…) (je ne le mets pas, mais je le pense)
@ PdB : OK, c’est un peu kitsch, les couleurs : mais ça m’allait ce soir-là.
@ DH : merci pour ce tableau, La Femme au Podoscaphe, que je ne connaissais pas. On n’est pas habitué aux femmes gracieuses de Courbet, souvent revêches ! Il y a même un côté gracile, et comme une maladresse dans les pieds et les mains, style très gravure de mode de l’époque.
Et document très intéressant sur un ancêtre des sports nautiques. Comment peut-elle tenir assise sur son espèce de catamaran ?
D’autant plus intéressant que la majorité des bien-pensants estimaient le sport inconvenant et immoral pour la gent féminine.
@ Alex : Courbet fut l’inconvenance même, que ce soit sur le plan artistique ou politique !
De tous les appareils possédant une fonction « rafale », on préfère, et de loin, l’appareil photographique !
@ Dom A. : ce n’est pas une marque soviétique, en effet !
On dirait qu’il venait de pleuvoir sur le plafond-dôme de la station… Très bel effet, plutôt satin que velours, cet underground !
@ Francesca : alors il eût fallu peut-être The Moody Blues… 🙂
encore plus beau sur tes photos car en couleurs, comme ici.
@ Francesca : il y a longtemps que je n’ai pas revu « Le Magicien d’Oz » (mais la chanson se retrouve dans 19 films)…