Je parcours le labyrinthe de l’expo et les représentations de l’artiste, qu’elles soient accrochées, suspendues, épinglées aux murs ou dressées ou projetées sur écran dans les salles qui s’enfilent les unes les autres, ou qu’il s’agisse d’interviews, de paroles gardées, enregistrées, comme faisant réapparaître leur énonciatrice ce jour-là, jolie revenante sur laquelle le temps n’aurait pu avoir aucune prise, elles parlent d’elles-mêmes, elles sont musique aussi – pas de distinction dans les arts comme dans les passions multiples imaginées par Charles Fourier – et tout cela crée, induit, introduit un flot calme, déterminé, orienté vers la source artistique, celle qui coule sans précaution (opposée au calamiteux « Oui, mais… » d’Edwy Plenel par rapport à la dernière couverture de Charlie Hebdo), sans compromission, sans appréhension, parce qu’il s’agit là de liberté et que c’est à elle qu’en veulent tous les ayatollahs de la pensée unique, dogmatique et sérieuse : elle est signe de jouissance débondée qu’ils ne sauraient admettre car elle les questionne au cœur même de leur inconscient quadrillé de certitudes, d’oukases et de sentences de mort.
Niki de Saint Phalle, impériale, les surplombe de ses créations irréfragables.
(Toutes les photos peuvent être agrandies.)
[ ☛ à suivre ]