Cette Panhard, que j’ai prise mardi soir en photo à Paris, avenue Parmentier (dans le 11ème), m’a rappelé celle que j’avais achetée d’occasion une fois à Vesoul (70), quand j’étais étudiant à la fac’ des Lettres de Besançon (25), bien avant que je ne me trouve une chambre dans la ville natale de Victor Hugo.
J’aimais la forme oblongue de cette voiture, un obus (plus tard, j’ai effectué mon service militaire dans l’artillerie !), son museau, son air de léopard – je pensais plus à Panhard qu’à Levassor – et sa couleur verte. C’était, je crois, une PL 17.
Le problème, c’est qu’elle sentait l’essence (il devait y avoir une fuite quelque part) et consommait de manière déraisonnable : je ne l’ai gardée que pendant deux mois. Mais son compteur pouvait marquer quand même le 160 sur les lignes droites de la nationale.
Ici, accordé à la nuit, ce véhicule comme atterri du passé attendait un improbable acheteur, un collectionneur qui le placerait entre les pages de son carnet de timbres aux très grandes dimensions, aux roues dentées, et avec du papier cristal qui imite parfaitement un pare-brise en réduction.
Ce « on the road again » est aussi envoûtant que la Panhard dont le style, simple pourtant, éblouit.
@ gballand : ce n’est pas la première (ni la dernière) fois que je l’utilise, il me sert parfois de havresac…
en effet c’est le premier morceau que j’ai entendu en découvrant votre blog et j’ai emprunté votre route. Depuis j’y fait du stop de temps en temps…
@ walachniewicz : c’est vrai, je vous aperçois souvent sur le bas-côté (d’autant que les auto-stoppeurs ou stoppeuses ont maintenant quasiment disparu de la circulation !).
Mon père avait la même dans les années 60 ! Sauf qu’elle était blanche. C’est bizarre, je ne me souviens pas du moindre voyage, trajet, dans cette voiture. Me reste seulement l’image de sa silhouette, garée en bas de la maison.
@ Désormière : une voiture assez puissante…
c’est vrai qu’elle est sourire du passé, et bel obus Monsieur l’artilleur
@ brigetoun : :-))
Il y a un petit côté autro-tamponneuse qui fait regretter le manque d’ambition des ingénieurs : il fallait l’électrifier !
Toute en rondeur de promeneuse
alors que les rondeurs actuelles font ressembler nos autos à des astronefs guerriers
Au hameau il y en a une dont le propriétaire (un ami) use assez fréquemment pour la simple balade
autre anachronisme d’ici
les auto-stoppeurs et stoppeuses sont fréquents
je prends souvent des élèves que j’ai en classe qui vont au village voisin
ou des saisonniers qui reviennent du coup à boire vers le dortoir (un champ de caravanes destroyées)
Merci pour cette évocation poétique
qui m’a fait rouler plutôt à un 60 permettant de voir les nuances du « paysage souvenirs de jeunesse ».
Mon prof de latin habitait au bout de la rue et lorsque j’étais en retard, courant avec mon cartable bourré, il me faisait profiter de sa belle Panhard vert d’eau… Souvenirs souvenirs !
@ Francesca : Panhard humanum est !
c’est le bruit de l’objet qui avait une sorte de caractère aussi (refroidissement par air, je suppose), je m’en souviens et l’autre siècle en avait plus de soixante…
@ PdB : chaque voiture (comme les motos) avait sa signature sonore : maintenant, avec les engins tout électriques à quatre roues, ça devient difficile à reconnaître, même s’il paraît qu’on leur adjoint un petit bruit artificiel pour que des piétons inattentifs ne passent sous leurs roues…
Les grandes personnes, dans mon enfance, avaient une façon sentencieuse de dire : « ils ont une Panhard », qui montraient que « ils » étaient des gens bien.
Elle était particulièremment belle en vert foncé.
Oui, les auto-stoppeurs ont disparu aussi, ils se postaient dans les derniers temps au départ des autoroutes, il leur fallait de la constance pour respirer, leurs pancartes fabrication maison nous égayaient et en même temps nous culpabilisaient de ne pas les prendre.
@ Alex : l’autostoppeur est devenu suspect (il était, jusqu’à ces derniers temps, plus facile de prendre l’avion pour la Syrie).
Houla une Dyna pan pan ! émotion ! mon père avait la même … j’entends encore les pétarades si caractéristiques du moteur. Il en était si fier et elle brillait comme un diamant noir avec ses chromes rutilants.
J’étais très déçue le jour où il s’en est séparé pour une ID 19 qui souriait moins avec sa tête de crapeau. 😉
@ Sorcière : l’ID était jolie pourtant… et ce genre de déesse a inspiré Roland Barthes qui ne se prenait pas pour Charles Trénet !
Je me souviens de polémiques. Devait on dire « pan hard » ou « pannard ». J’étais trop petite pour statuer… Quant à Canned Heat c’est une madeleine sonore merveilleuse.
@ Zoë Lucider : la version « hard » (avec la fessée) était la plus répandue, il me semble !
Canned Heat : du gâteau métallique !
C’est un club ! Mon père également avait une PL 17, bleu ciel, à l’avant plus fin et élégant que ce modèle, avec un trait de chrome qui soulignait les phares, lui donnant un regard plus envoûtant que Gina Lollobrigida 😉
@ mchristinegrimard : oui, je me souviens de ses yeux enjôleurs (et de ses enjoliveurs)… 🙂
On peut aussi se passer d’un journaliste à la con !
@ Rudy Calle : vous êtes resté au point mort (et votre adresse e-mail n’est pas valide).
Merci pour ce On the road again si mythique. My favorite, lorsque petits moments de blues.
@ Open your Wild : It’s my pleasure !