Les ordures ménagères ont-elles demandé à se faire incinérer ?
Parfois, je me pose la question en apercevant les deux cheminées de l’usine multifilière d’Ivry-sur-Seine, au bord du périphérique quand on l’emprunte après être passé sous le bâtiment ministériel de Bercy et avoir fait soigneusement attention aux radars délateurs, disséminés et dissimulés sur le parcours limité à 50 km/h.
Les effluves sans doute toxiques qui sont crachés sur la toile tendue au-dessus de nos têtes se fondent dans le panorama voire l’embellissent, paradoxalement : après tout, ne s’agit-il pas de simples nuages verticaux ? Les avions laissent bien des traces blanches, eux aussi (théories complotistes des « chemtrails »)…
Et les panneaux lumineux nous avertissent tout à coup qu’il faut ralentir à cause d’un « pic » de pollution (on roule à seulement 30 km/h).
Arrivé hier matin à Antony, j’ai acheté Charlie Hebdo (le quatrième numéro après l’attentat du 7 janvier), on avait oublié ce rythme de parution mais c’est toujours un plaisir de le retrouver.
Des êtres de qualité restent sages comme certaines images.
Alors, la vie continue malgré tout.
(extrait de l’article de Philippe Lançon dans Charlie Hebdo, mercredi.)
(toutes les photos peuvent être agrandies.)
(Clifford Brown & Max Roach Quintet, Jordu)
charme des incinérateurs !
mais ciel superbe et Charlie (merci pour l’extrait)
oui la vie continue
@ brigetoun : on se dit que l’atmosphère est plus forte que la pollution…
« Je préfère l’ardoise au carnet, car tout ce qui est écrit, comme la parole non enregistrée, est aussitôt effacé. » Philippe Lançon. Ou la sagesse provisoire. Nous l’espérons.
Charlie hebdo ? Tous les mercredis.
@ Désormière : heureusement, là, Philippe Lançon n’écrit pas avec un bâton de craie…
Le texte de Lançon est vraiment très beau. Je cours acheter Charlie!
@ alainlecomte : on aurait tendance à oublier que cet hebdo reparaît…
d’ailleurs l’adjectif « centrale » est aussi transformé en substantif dans l’univers carcéral : doit-on y voir, déceler, interpréter un destin des mots ? Qu’en fumée ils partent et qu’ils laissent, en nos mémoires peut-être, des indices de leurs passages (la fraîcheur du yaourt et la colère des sutures : j’adore ça)
@ PdB : pour le téléphone aussi, ça marche, ou pour les achats ou pour le nucléaire – c’est un mot noyau…
Le traitement des déchets est devenu prioritaire (avec celui de l’eau potable), sur la planète, mais curieusement, nos responsables politiques n’en parlent pas !
On en est arrivé à constituer des îles, chaque année plus nombreuses, composées uniquement de déchets, au milieu des océans !
Pollution des airs, pollution des mers, qui eût cru, il y a un siècle, qu’on y parviendrait ?
@ Alex : quand la terre ne sera plus qu’un monceau d’ordures, l’Himalaya ne sera plus le toit du monde !
J’aime bien ces deux puissants amers qui ont aussi, dans leur humeur jumelle, la bonté de renseigner sur le temps qu’il va faire…
@ Dom A. : l’amer, qu’on voit danser le long du périph’ pas clair…
Quand l’air que nous respirons nous aura fait pousser des branchies, nous serons content que l’Air soit liquide !
Mon plus jeune fils quand il avait deux ans, croyait que les centrales nucléaires avec leurs cheminées de refroidissement géantes étaient les fabriques de nuages…
Depuis il a compris que le monde était beaucoup moins poétique. (Dommage !)
@ mchristinegrimard : belle image que celle de ces fabriques de nuages… et totalement réelle, finalement, puisque leur obsolescence semble très joliment programmée !!!