Sur le trottoir faites gaffe
courbez vos têtes d’osier en
précaution des nuages qui s’
amoncellent sur vos échanges
et parlottes masquez visages
de lunettes noires Police et
jetez vos ordis après disque
dur cassé dans les poubelles
de l’Histoire du jour il est
visible que l’avenir désigne
le pigeon voyageur échappant
aux drones et acheminant vos
messages comme en 14-18 vous
pourrez même rajouter un peu
d’avions en papier en cas d’
urgence laissez tomber aussi
vos téléphones Diderot en a-
t-il eu jamais un Google n’a
pas fait d’ombre à la frappe
de l’Encyclopédie caméras et
obscura la surveillance rime
allô le Renseignement ici le
capitaine Nemo j’ai une info
pour vous un terroriste dont
tout porte à croire qu’il se
prépare à un mauvais coup se
cache dans mon immeuble il a
un nom pas français oui 3ème
étage Benmoussa non je reste
anonyme ne plus utiliser vos
réseaux sociaux Twitter avec
Facebook sont des pièges des
toiles d’araignée où engluer
les internautes l’espace est
collant mielleux limité avec
un quadrillage invisible aux
yeux éblouis et rétamés à la
longue par l’écran retina et
le décollement de l’esprit à
la vision si prémonitoire au
promontoire d’Orwell et avec
la novlangue de pute en nous
dans des paradis perdus mais
oubliés car le présent n’est
plus que l’avenir désastreux
puis elle s’approcha vers ma
bouche et son baiser gommait
toute autre pensée de l’aura
infinie du moment qui jamais
ne disparaîtra tant que pour
sa mémoire blanche dézinguée
il sera inscrit la brillance
(Paris, hier, rue René Boulanger, 10ème. Cliquer pour agrandir.)