Parfois il lui arrive de tomber en panne, mais il tourne quand même – en général – tous les jours, comme une toupie lente, il laisse passer avec politesse les bateaux de touristes et quelques petites embarcations étrangères ou plus rarement des péniches ; s’il grince, on lui pardonne aisément puisqu’il conduit (depuis le quai de Jemmapes) vers une voie céleste : « La rue Dieu (130 x 12 m) vaut tous les blasphèmes. » (*)
Là, pour le « pont de l’Ascension », on nous annonce de la pluie aussi bien à Paris, arrivée depuis hier après-midi mais déjà évaporée, que dans le Nord : égalité des citoyens devant la météo (sauf les privilégiés habituels…).
Les parapluies de Cannes vont peut-être devoir être ressortis dans une copie neuve.
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(*) Thomas Clerc, Paris, musée du XXIe siècle, Le dixième arrondissement (L’arbalète/Gallimard 2007, page 95).
(ces photos sont agrandissables.)
(Nino Ferrer, Le Sud)
on nous l’annonce aussi – peut être pour la bonne surprise du ciel bleu hier (et suis montée vers lui), et de celui que crois deviner ce matin
@ brigetoun : la météo, heureusement, peut se tromper souvent…
Pont tournant de la rue de Dieu, tout un programme…
@ gballand : je le parcours souvent 🙂
j’aime ces petits message essaimés dans la ville. Belle journée à vous dominique. Ouaip elle est belle aujourd’hui ! Bon temps pour les photos. 😉
@ lanlanhue : Nino Ferrer aura réussi à changer le temps !
Ma fille loge tout près de là avec toute sa classe…..
@ colorsandpastels : la pédagogie du mécanisme intéresse toujours !
Diable ! Lucifer aurait-il pignon sur rue dans la rue Dieu ?
@ mchristinegrimard : il proclame qu’il n’est pas celui que l’on croit…
En fait le pont tournant, notre pont tournant, je l’ai vu toujours comme une « demo » gratuite pour la population. Derrière l’événement qui se déroule, derrière sa lenteur pacifique je vois une équipe d’ingénieurs jaillis orgueilleusement des Arts et Métiers de Paris qui nous expliquent par le menu les prodiges des machines hydraulique. Tandis que d’en haut de l’autre pont— où la tête nous tourne parfois, malgré l’immobilité — des autres autorités, soi-disant divines, essayent, comme tu le fais bien entendre, de nous inculquer d’autres rotations imaginaires !
@ biscarrosse2012 : la roue de l’imaginaire est la plus importante et pas besoin d’être ingénieur pour trouver ses mécanismes divers et certes fort ingénieux ! 🙂
Je vois ta petite note sur le livre de Thomas Cler dont je viens juste d’écouter l’interview par Veinstein pour l’évocation de Perec, après avoir écouté sur France Culture l’entretien à propos des 50 ans de la publication de «Les Choses» … Engrenages !
@ Francesca : Avec en rajoutant un peu d’huile de coude (une contrainte parmi d’autres)…
La dernière photo ! Je vais l’encadrer, je l’adore.
@ Désormière : cadrer puis encadrer, une certaine logique qui répond souvent au hasard !
Bel éloge de la lenteur ! 🙂
@ Sorcière : laissons aussi les balais naviguer à leur vitesse de paille…
Il avait choisi d’habiter rue Dieu, pour tourner au pont vers le Paradis, comme le font tous les grands pontes.
@ Alex : cette rue n’est pas loin (et elle aboutit à celle de la Fidélité)…
Quoi dire ! Rien.. tout est presque parfait : les photos, l’écriture et l’ironie subtile avec des nuances poétiques.
@ claudiapatuzzi : j’aime ce « presque » car sinon je rougirais ! J’ai pensé un moment, après avoir appris ce matin la mort de B.B. King, changer mon extrait musical choisi hier soir… mais j’ai trouvé que le (deep) Sud se mariait aussi avec le blues…
merci pour le sud et pour Dieu… la chance, la météo tournent plus vite en ce moment que ce pont dont je me promets un coup d’oeil à mon prochain passage à Paris
@ czottele : il y en a un autre un peu plus loin (celui qui donne dans la rue de la Grange-aux-Belles), juste à côté de l’Hôtel du Nord : là vous pouvez voir l’écluse se vider et les bateaux jouer à l’ascenseur !