Sur l’île Du Guesclin (près de Saint-Coulomb) se déroule le festival Classique sur le Roc, du 11 au 14 juillet.
Samedi dernier, avant 20 heures 30, on traverse à pied sec (sur le programme, la marée basse est indiquée en bleu clair, la marée haute en bleu foncé) en direction de l’ancienne maison habitée par Léo Ferré et perchée, dans ses fortifications, au sommet de l’îlot rocheux.
Le salon contient environ cinquante personnes et une quarantaine d’autres devront rester dehors pour écouter, à travers les fenêtres ouvertes, La Jeune fille et la mort de Franz Schubert, pièce jouée par le Quatuor Parva : Charlotte Maclet (premier violon), Gaëlle-Anne Michel (violon), Elisa Bogdanova (alto), Corentin Chassard (violoncelle).
Dès les premières notes, c’est le saisissement, le ravissement, l’enchantement. Les quatre interprètes, à deux mètres de nous, plongent dans la musique, la vivent, échangent des regards, des sourires, des inquiétudes feintes ou non, ils nous transportent avec elle dans une véritable furia calmée par des plages – là, en effet – de repos (éternel) insensées, inouïes.
L’œuvre de Schubert semble devoir ne jamais s’arrêter, sauf dans son aboutissement étourdissant, fatal, suspendu un instant dans le silence de la mer.
Après le concert sublime, le soleil se couche lentement à l’horizon et se noie en douceur au large. Il est temps de reprendre la route, inutile de brancher France Musique dans la voiture, on garde gravée en soi l’impalpable beauté exprimée avec force, lyrisme et tendresse, ce soir merveilleux de juillet.
(Corentin Chassard, également directeur artistique du festival.)
(Cliquer sur les photos pour les agrandir.)
(Franz Schubert, La Jeune fille et la mort, quatuor à cordes N°14 D. 810 en ré mineur, 2ème mouvement, The Juilliard String Quartet.)
[ ☛ FIN ]
ah oui ! ça devait être un grand moment magique…
chance avez-vous eu d’y assister
@ brigetoun : l’environnement ajoutait à la magie musicale !
Magnifique partage !
@ mchristinegrimard : J’ai cherché en vain sur Internet le Quatuor Parva, c’est pour cela que l’extrait de Schubert n’est pas interprété par lui. Sa prestation restera donc unique (de même que ma photo trouble du violoncelliste, pas eu le temps d’allumer suffisamment tôt mon téléphone à la fin !).
Et merci pour ce commentaire 🙂
c’est magnifique ! J’y retourne un peu 😉
@ lanlanhue : c’est peut-être là que Léo Ferré a composé La Mémoire et la mer…
Oui mais les quatre jours du festival y figurent bien et alors, quelle programmmation !
Merci de ce partage.
Fan de Ferré, je ne savais même pas ce qu’était devenu ce lieu…
Les restes de Léo sont dans la tombe familiale à Monaco, dans « les rayons d’la mort ». Voici vingt-deux ans, jour pour jour, qu’il manque terriblement.
@ Francesca : Je me souviens maintenant de son décès un 14 juillet, comme un clin d’œil d’outre-tombe (mais je n’y avais pas pensé ici aujourd’hui, merci !).
Avant d’y penser chaque année, je chantais juste Brassens :
«Le jour du quatorze-Juillet,
je reste dans mon lit douillet ;
la musique qui marche au pas,
cela ne me regarde pas.»
@ Francesca : Il paraît qu’il y aura, sur les Champs-Élysées, « 300 hommes en moins », précision importante car on aurait risqué de ne pas s’en apercevoir !
Excellent ! (valable pour toute la série) un bain de musique, de jouvence ou de tout ce que l’on veut à l’anse Du Guesclin est toujours un régal (je me souviens –
petit garçon – avoir entendu les cris de la guenon – l’animal – de Ferré un dimanche après-midi avec… effroi) :-))
@ Dom A. : elle avait de l’espace pour s’ébattre… elle construisait peut-être des châteaux de sable ?
Idéal pour donner envie d’y aller faire un tour !
@ smtipanda : c’est le dernier jour, ensuite il faudra attendre l’année prochaine (pour le festival) !
Un moment intense, donc. J’en ai profité pour réécouter cette oeuvre magique. Merci.
@ gballand : Je n’ai pas osé prendre de photos pendant le déroulé de l’œuvre, cela aurait été malvenu, un… malentendu, et aurait empêché ou gâché le plaisir de l’écoute et de la vision, oui, intenses.
Il suffirait de ces fenêtres ouvertes pour laisser pénétrer le parfum de la mer… pour se réconcilier avec la vie qui nous guette parfois juste pour nous enlever certains innocents désirs ou envies…
@ biscarrosse2012 : Ce jeu entre le dedans et le dehors était si agréable : la mer pouvait ainsi écouter également…
Grand merci pour cet alliage impromptu … Magique !
@ pascale : c’était totalement imprévu (nous étions déjà passés devant ce site en allant à Cancale, et deux jours avant le concert il ne restait plus que cinq places de libres).
Bretagne charme d’abord, envoûte ensuite… une grande dame qui sait jouer de ses mille atours.
@ alex : avec des bigoudens dans les cheveux…
(un échappé du tour en photo 5) ? magnifique traversée, en tous les cas… (merci)
@ PdB : Oui, il n’a pas vu le panneau indicateur… (et au retour il se fichera des feux rouges à Paris).
Avec la permission de la maréchaussée mais à leurs grands risques et périls…
@ Francesca : Decaux je me mêle ? D.H. 😉
J’aime la photo avec des empreintes de sable…
@ claudiapatuzzi : j’ai voulu en garder un moulage !
Instants de grâce mélancoliques que les images accentuent par votre magie « Cher Monsieur » Merci infiniment
@ Arlette : Le magicien ose… surtout ici quand il est compositeur de musique !
Merci à vous tous et merci beaucoup à vous Dominique !
Vos commentaires sur le festival font chaud au cœur et seront transmis à toute l’équipe !
Nous vous donnons rdv l’an prochain pour une édition passionnante !
merci encore
Pierre A
Classique sur le Roc
@ Agaesse : merci à vous pour l’accueil, le choix du programme et de ce quatuor particulièrement remarquable !