Samedi matin, j’ai aperçu ce tag et je me demandais depuis quand il avait été peint, juste à côté de la place Jacques-Bonsergent, Paris (10e), et combien de temps il resterait visible avant d’être lavé et gommé sur un mur qui n’a pas le statut de musée officiel.
Je pense souvent à ceux, anonymes, qui s’échinent à plaquer ainsi une œuvre bombée à même un pan d’immeuble, tout en sachant pertinemment qu’elle n’aura qu’une durée de vie éphémère (pléonasme) et que seuls quelques passants l’apprécieront peut-être, malgré ses imperfections ou ses tracés hors-normes.
La toile est aussi bien murale que virtuelle comme tout ce que nous pouvons y laisser de traces qui s’effacent – immanquablement.
(photo prise le 16 janvier. Cliquer pour agrandir.)
(Clifford Brown, Sandu)
et il est plutôt bien ce tag, même très, mais en effet pas à l’abri d’une opération nettoyage (d’autant que le coin a l’air vraiment très très orné)
@ brigetoun : c’est son destin…
Portrait pathétique du travesti, qu’il soit amérindien, africain, ou asiatique.
@ Alex : je ne sais si c’est un travesti, mais il a un cœur…
Dans bien des pays, le rôle de l’actrice est encore tenu par un travesti.
@ Alex : oui, et même en France.
Le « plus » de l’artiste est justement cette montée d’adrénaline de l’éphémère et comment dit-on … « la gloire de l’instant »
@ Arlette A : l’éphémère a cet avantage : ne pas avoir le temps d’attraper des rides… 🙂
A Grenoble, on appelle ça du street-art et loin d’effacer les oeuvres ainsi créées, la nouvelle municipalité s’en glorifie et a organisé un « contest » l’an dernier, les oeuvres sont toujours visibles et je pense qu’elles le resteront longtemps, ce qui est une excellente chose, à mon avis.
@ alainlecomte : oui, il y a déjà eu au Grand-Palais, je crois, une expo de graffiti… c’est là tout le paradoxe de cet art qui se trouve – pour certains ou certaine Miss.tic – récupéré dans les musées…
J’aime les tags, je les photographie, je les collectionne; ce sont d’éblouissants cache misère, des envahisseurs de ruines qui magnifient les lieux abandonnés, comme à Goussainville. Ce sont des donneurs de vie, des mouvements intenses de liberté.
Grand respect pour ces artistes de l’ombre interdits, projetant formes et couleurs, surprenant un instant des passants pensifs.
Œuvres éphémères pour regards souvent furtifs.
Je me souviens du chat du Châtelet; il avait valu un procès à son auteur; la sanction avait été annulée à cause des manifestations sur la toile et à proximité du tribunal.
Il semble que ce chat pointe son nez au bord du canal St Martin…
@ Anna2B : le Chat monte toujours la garde près du pont tournant de la rue de la Grange-aux-Belles mais il n’y a plus d’eau dans l’écluse pour qu’il s’imagine au bord d’une cascade…
Savez-vous quoi ? Il y a bien longtemps (sans doute vers quatre vingt douze) dans le pavillon qu’on appelait alors blanc (parc de la Villette) se tenait une réunion de moines (ils étaient vêtus d’or et de pourpre) qui offrirent au monde entier un magnifique mandala (en sable, tibétain) : ils le détruisirent fin avril) (parce que) : ces objets qu’on croise sont du même ordre, que les personnes qui nous les offrent soient ici remerciées (je pense, pour ma part, à Da Cruz qui en est un des usagers/producteurs dans le 19)
@ PdB : La disparition de l’art, c’est l’art de la disparition.
OK, ça fait un peu Guy Debord… mais il est passé par la BnF ! 🙂
De nombreuses œuvres de rue sont volées, célèbres ou non, et avec leur support (pan de mur, boîte postale..), c’est probablement le signe de leur valeur artistique ou du moins sentimentale ! Celle-ci est un peu monumentale pour finir dans un salon…
@ mchristinegrimard : On espère que c’est le propriétaire – mécène – qui l’a commanditée !!!
Une musique enlevée qui convient bien pour ces tags qui eux-mêmes, le seront 😉
@ gballand : Belle comparaison !
Salutations, un blog plutot bien.