L’expo Anselm Kiefer se termine aujourd’hui : j’y suis allé in extremis samedi dernier. Mais il y avait, à l’ouverture, plus de monde pour un autre K (Paul Klee, avec son énorme affiche sur la façade du Centre Pompidou).
Ce qui frappe d’emblée – un gardien interrogé m’a dit qu’il était possible de photographier toutes les œuvres (ceci ne sera donc pas un « catalogue raisonné » !) mais sans flash – c’est la répartition thématique des tableaux, pour finir par « l’installation » finale, et ces juxtapositions de matières, de peintures épaisses entrelacées d’éléments de toutes sortes (paille, verre, livres, cheveux…) et les « vitrines » qui emprisonnent comme des souvenirs ou des marques d’un passé allemand et nazi que l’artiste (né le 8 mars 1945 à Donaueschingen, Allemagne) a intégré profondément dans ses créations.
La dernière exposition d’Anselm Kiefer date de 1984, au musée d’Art moderne de la ville de Paris.
La rétrospective présentée ici (150 œuvres) donne la dimension incroyable, inimaginable, insoutenable parfois, d’une approche artistique marquée par la guerre, la destruction, l’entremêlement des craintes et des espoirs, des figurations et défigurations, de la barbarie en acte mais aussi de la poésie survivant intacte par-dessus les ruines grâce à un regard lucide, historique, idéologique, engagé, créatif et révolté contre vents (mauvais) et marées (brunes).
(voir ici une analyse portant sur Anselm Kiefer par rapport à L.-F. Céline.)
(toutes les photos peuvent être agrandies.)
[ ☛ à suivre ]