L’eau vive
a pris le pouvoir
ce n’est pas le feu qui
la contredira ciel à verse
les seaux de zinc se déversent
sans compter au goutte-à-goutte
des infiltrations exfiltrations expresso
et les berges ne sont plus quelques bergers
un nouveau peuple fluvial est né involontairement
la terre n’existe plus les vagues tourbillonnent et même
vibrionnent le bois flotté va aussi jusqu’à Blois et Chambord
mémoire amniotique d’une invasion aquatique imprévue la nature
se venge sans doute des maux qu’on lui fait subir sans égards ni précautions
il faut embarquer sa vie à flots à contre-courant et oui oser se jeter froids à vau-l’eau
dans l’absence désormais de l’humus frais des roses des jardins et de la liberté d’air éclatant
quand la Seine a décidé toute seule comme une grande en se fichant de toute politique élyséenne
comme une grande (décidé toute seule)
quand elle se fait lentement moins douce
@ brigetoun : après sa fugue et cette « alerte enlèvement », elle va rentrer à la maison…
La musique des mots : Seine est plaintive, mystérieuse, romantique, Sequanna est guerrière et dominatrice.
Cette fois, c’est Sequanna qui se met en colère et menace de nous submerger.
Mais Paris, « fluctuat nec mergitur » !
@ Alex : de temps en temps cette devise semble vraiment d’actualité !
La furie de vos mots court sous les ponts…
@ Domi Amouroux : la décrue s’annonce ! 🙂
Le bruit court qu’on aurait même aperçu Delanoë faisant du canoë.
@ Godard : l’eusses-tu crue ? 🙂
Cela m’a rappelé cette chanson que j’adore…
J’espère que vous avez préparé votre radeau…;)
@ gballand : La Méduse m’attend en bas.