Ambuler (sans gyrophares bleus), déambuler, se laisser guider par les lampadaires alignés comme des cailloux lumineux égrenés par le petit Poucet, découvrir des noms de rues, des traces d’habitants célèbres disparus, ou de nouveaux dispensateurs de soins thérapeutiques – Montpellier est très « médicalisée » – marcher sans soucis, arriver au restaurant sur la petite place où viennent se fournir des types en scooters pour porter les pizzas délicieuses ailleurs, se sentir comme dans une ville hors du temps et des contingences de transport, imaginer ces parcours empruntés il y a des années ou des siècles par des personnages savants, sachant, poétisant, vivant ce qui leur tenait à cœur et puis qui ont disparu en laissant, malgré eux, une marque de leur passage, un parfum ou un souffle, une plaque de marbre ou une entaille dans la pierre, la nuit les réconciliant de son manteau uniforme et sans exclusive dans son chant silencieux.
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(Claude Debussy, Clair de lune, par Kathia Buniatishvili)
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