La puissance et le magnétisme du parcours inventé par Georges Didi-Huberman dans cette exposition tient, bien entendu, dans le choix pertinent (ou impertinent) des documents présentés mais aussi et surtout dans la priorité donnée aux thèmes plutôt qu’à la chronologie : ainsi, il ne s’agit pas de dérouler un film historique sur les soubresauts du temps mais de montrer la permanence des idées, différentes et semblables dans leur recherche du dépassement, et qui irriguent ces guerres contre l’oppression et pour la libération, toutes ces manifestations prolétaires, populaires, volontaires, ces refus, ces oppositions, le « non » comme affirmation positive du droit à la critique, du droit à la vie, et référence serrée précieusement aux droits de l’homme et du citoyen.
Il suffit de relire les chapitres ordonnés qui marquent la progression du visiteur dans le couloir des découvertes de tous ces « soulèvements » :
- Par éléments (déchaînés)
- Par gestes (intenses)
- Par mots (exclamés)
- Par conflits (embrasés)
- Par désirs (indestructibles)
pour que l’ensemble prenne à la fin toute sa cohérence, sa sombre beauté, sa frappe violente puis douce dans le souvenir encore présent, vécu ou non, imagé ou imaginé.
(Annette Messager, Piques, 1992. Photos : cliquer pour agrandir.)
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