(Paris, 30 janvier. Cliquer sur la photo pour l’agrandir.)
Le « fantôme de l’Opéra » avait pu se carapater juste à temps : quelques jours plus tard, le bâtiment de la place du même nom à Paris (9e) avait été racheté pour devenir un très grand magasin de luxe à l’enseigne de Dior.
Il est vrai que ce lieu était plus fréquenté par les touristes que par les mélomanes. Et puis, pourquoi se déplacer, pénétrer dans cette sorte de gros gâteau affaissé là depuis que Garnier en fit un hôtel de musique garni, s’asseoir enfin pour écouter la énième Traviata ou voir s’épandre sur scène un Lac des cygnes pendant lequel on espérait en secret la détonation d’un fusil de chasse ?
Il suffisait de chercher une vidéo sur Google et le miracle s’accomplissait. Certes, disaient encore les puristes : « Avec votre ordinateur, vous perdez la présence physique des chanteurs ou des danseurs et un écran vous sépare de la réalité ! » Mais, répondiez-vous : « Pensez à tous ceux qui ne peuvent venir jusqu’à Paris ou doivent payer des tarifs exorbitants pour admirer des œuvres qui, la plupart du temps, sont désuètes et reflètent un art bourgeois désormais dépassé ! »
Un grand « capitaine d’industrie » avait compris que l’emplacement (à l’instar de la boutique Orange ou de l’Apple Store installées juste à côté dans des immeubles somptueux) jouait comme le contenu : il serait plus rentable de vendre les produits de la marque dans cet écrin doré que de diffuser à répétition, dans ce bunker modern style, les sérénades de Bizet ou les lamentations de Lucie de Lammermoor.
La police surveillait attentivement les promeneurs « louches » et acheteurs présumés qui s’aventuraient dans le nouveau saint des saints. Car un hold-up ferait fâcheusement tache dans la biographie de l’homme d’affaires Bernard Arnault, même s’il avait été, concernant certaines tentatives échafaudées, immédiatement mis au parfum.
« L’affaire n’est pas encore dans le sac », avait d’ailleurs déclaré un scénariste de polar qui travaillait d’arrache-(mille)pied, depuis quelques mois, sur cette idée entêtante.
CAUCHEMAR… pas si loin d’être possible
@ brigetoun : J’adore !
Le Lac des Cygnes étant ce qu’il y a de plus difficile à danser, est l’examen de passage pour être consacrée danseuse étoile.
OPA sur tous les biens communs, comme dans Faust, on vend même notre âme au diable…
@ Alex : il est également intéressant de relever l’aspect psychanalytique qui nimbe cette œuvre de Tchaïkovski (dansée parfois par un ballet masculin).
Sujet passionnant, traité par Dominique Fernandez dans « Tribunal d’honneur ».
@ Francesca : J’ai lu d’autres Fernandez mais pas ce Léda. 🙂 D.H.
J’aime le parfum qui se dégage de vos arabesques imaginaires !
@ mchristinegrimard : il faudrait pouvoir transporter par Internet tous les parfums, en même temps que ceux de l’imagination ! Mais la technologie a du retard…
classé dans « fiction » mais pas si éloigné de la réalité (on pense à cette si jolie samaritaine de nos jours) (et au sextuor de LdL donné – c’est une façon de dire – dans le bunker il n’y a pas si longtemps)
@ PdB : peut-être que le fantôme de la Samar’, lui aussi, se marre… 🙂
Quant à Donizetti, il n’apprécierait pas trop ce changement d’habitat.
le Lac des Cygnes, je l’ai vu là il y a 25 ans (me souviens de rien) ! Je fais figuration dans le roman
@ colorsandpastels : le dégel est en cours… 😉
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