C’est une belle idée que d’avoir rassemblé, sous le titre Lumière ! L’aventure commence, une sorte de florilège des films des frères Lumière, inventeurs du cinématographe public, tournés en noir et blanc à partir de 1895 : ici, dans la présentation et l’ordonnancement réalisés par Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes, ils se comptent au nombre de 108 et sont limités à une durée de 50 secondes chacun. Le Vine, nettement plus court, apparaîtra bien après.
La succession des saynettes un peu saccadées, qui revêt un aspect historique et sociologique, est intéressante et amusante (projection vue le 27 janvier au cinéma Le Louxor, métro Barbès-Rochechouart, Paris). Certes, on connaît les classiques : L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat, La Sortie de l’usine Lumière à Lyon, le fameux Arroseur arrosé, tous soigneusement mis en scène – puisqu’il en existe parfois différentes versions. Mais les surprises s’enchaînent malicieusement comme les séquences de La Partie de cartes, des lavandières en rangs d’oignons regardées par quelques types oisifs en costumes, l’excursion en costumes à la Mer de glace, La Voltige ou Le Saut à la couverture des Chasseurs alpins…
Surtout, on remarque, en dehors des plans fixes majoritaires, les premiers « panoramas » (devenus des « panoramiques ») ou les plans « modernes » avant l’heure accomplissant dans un même mouvement le franchissement des deux fleuves de Lyon – travelling latéral – ou la montée au-dessus de Paris filmée depuis l’ascenseur de la tour Eiffel – travelling vertical – qui permet de découvrir l’ancêtre du Palais de Chaillot.
On regrettera une seule chose : le commentaire ampoulé (« sublime », « admirable », « extraordinaire »…) écrit et lu par Thierry Frémaux qui vient parasiter en permanence, sous prétexte d’explications pédagogiques, les images d’un film – ici, dans son intégralité – qui, avec leur simplicité brute et sans parole ni voix off à l’origine, parlaient très clairement toutes seules.
En sortant de la projection, retour à la réalité présente et, en plein dans les yeux, les couleurs et les sons de la circulation nocturne et métropolitaine.
et on sort du billet, de vos mots (et de la vision des matafs tirant sur les avirons, du bébé en robe blanche etc…) le sourire aux lèvres
@ brigetoun : il est vrai que le comique est aussi au rendez-vous…
Émouvant…
…ce plongeon dans le passé…
@ Alex : un peu comme des photos anciennes qui soudain s’animeraient…
(il y a une attaque forcenée du délégué général du festival de Cannes sur les médias, ces temps-ci) (je subodore que c’est pour faire oublier d’autres turpitudes, notamment les soupçons de népotisme qui accablent deux f) (je blâââgue) (mais j’aime assez la théorie du complot – à ce sujet le livre « Enigmes et complots » de Luc Boltanski : vraiment intéressant) les Lumière les bien nommés… quand foncent le métro et les agents…
@ PdB : C’est comme nos amis Laurel et Hardy : pouvaient-ils s’appeler autrement ? 🙂
Concernant Thierry Frémaux, c’est un homme très occupé.
Donne faim
Petit coup de pied en passant à l’Escargot
@ colorsandpastels : vous pouvez les déguster sur place…
Quant à L’Escargot, il réclame un peu de patience !
Ampoulé, pour les Lumière, ça ne manque pas de culot.
@ Dom A. : il faut oser serrer la vis.
Reviendrai ici (dimanche) pour cliquer sur tous les liens et voir les nouveaux articles…
@ Francesca : ta carte d’abonnement te le permet ! 🙂
Malicieusement, écrivez-vous,
J’aime tant cet adverbe.
Et j’ai en mains Le Journal de Frémaux…
@ annaurlivernenghi : sûrement très intéressant !
Excellent billet qui donne envie de se procurer un ticket !!!
@ K : ils sont imprimés en noir et blanc !!! 🙂
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