Comme un parfum dans l’air, certains quartiers de Paris gardent la présence insaisissable des « grands disparus » auxquels on pense immanquablement (les Lautrec, Satie, Breton, Picasso, Vian, Prévert…), ces rues qu’ils ont parcourues, où ils ont rencontré des femmes aux yeux sous voilettes ou pas, se déplaçant comme des caravelles qui navigueraient dans la tombée de la nuit, ou bien c’était dans tel ou tel café où l’on discutait du monde et de son changement possible, et il en reste comme une mince traînée de poudre, cosmétique, surréaliste ou explosive.
À l’époque du métro de la place Pigalle, dans les années trente, on devait trouver dans toutes les stations des bancs en bois marron avec dossier, simples et beaux, utiles. Le plastique et sa couleur violette hideuse ont désormais remplacé cette matière noble et l’inclinaison de ces « installations » expérimentales à Stalingrad va fâcheusement dans le sens de l’Histoire néo-libérale et sans générosité aucune.
(photos prises le 24 mars. Cliquez pour agrandir.)
(Count Basie, Basie Boogie)
[ ☛ FIN ]
ceux qui vivent dans la rue ne sont pas clients des cabarets … nous vivons un monde délicieusement moderne (avec juste des petits rappels de celui d’antan pour se croire humains)
@ brigetoun : il faudrait trouver « le cabaret de la dernière chance »… 🙂
Je retiens l’adresse pour les cordes de guitare de mes filles
Mais pas bravo aux bureaucrates sans cœur
@ colorsandpastels : il s’agit bien sûr de pur « design ». 🙂
rire amer
@colorsandpastels : presque un titre de film… 🙂 D.H.
Votre musique nous incite à faire des sauts très rapides. La générosité ne peut avoir de place dans un monde libéral où le zapping est notre chemin de croix 😉
@ gballand : n’oubliez pas la bannière ! 🙂
Caravelles et vélo jaune… circulation inédite
@ Arlette : on peut marcher ou pédaler sur l’eau ! 😉
Pigalle sur plage… ça change
@ Arlette A : c’est le sable des jours… 🙂
Le lien hypertexte « Stalingrad » ne fonctionne pas.
@ Domi Amouroux : merci, c’est réparé ! 🙂
Au terme de ce troisième volet, le sujet de demain pourrait être un saut de gale à Picpus …
@ Toky : excellente suggestion et humour bienvenu ! 😉
Pigalle, où les fantômes des lords anglais et des midinettes venues chercher fortune, des artistes de cabaret, musiciens, chanteurs et chanteuses, danseurs et danseuses, peintres et poètes, artistes et amateurs toutes catégories, se mélangent au milieu des malfrats. Tableau étrange qui étonne et fascine toujours les nombreux touristes.
Ils avaient leur beauté simple, ces bancs de bois verni aux couleurs du châtaignier dans le métro. Ils étaient encore là en mai 68.
Mélange de cynisme et de sadisme, des bancs où on est mal assis délibérément !
Et pourquoi dépenser tout cet argent pour rien ? (qui en réalité est le nôtre) –
Absurdité, méchanceté, mépris de l’autre – et du citoyen – mauvais goût, absence totale de sens esthétique – ces responsables sont bons pour l’asile psychiatrique.
@ Alex : hélas, Sainte-Anne refuse sans doute du monde. 😉
@ DH : certes, mais les cas graves ont priorité, aux urgences, surtout quand ils briguent les rênes du gouvernement !
@ Alex : il faut donc construire (sur les « fonds spéciaux » du gouvernement) un hôpital spécialisé dans les affecions ou maladies mentales pour les hommes et femmes politiques. Il pourrait se situer en face de l’Elysée.
Cela éviterait, en outre, la cohabitation inoutenable de ces VIP dans les « urgences » de certains hôpitaux publics avec la « populace » qui doit attendre 5 ou 6 heures, faute de personnels et de moyens, pour être enfin prise en charge.
Et cet hôpital flambant neuf pourrait accueillir – des « Algeco », ça s’installe très vite comme un Meccano – un prochain séjour de (Mac)Donald Trump qui inaugurerait ainsi un système de santé qu’il est en train de démolir aux USA ! 😉 D.H.
Ah l’évolution bobo de mon quartier! Avez-vous vu le film de Hamé et Ekoué Les Derniers parisiens?
@ NP : hélas non, mais il me tente avec son aspect « polar »… 😉
Ce n’est pas un grand film mais cela vaut pour quelques personnages et pour la balade dans Pigalle. Même les gangsters ou les malfrats se plaignent de la « boboïsation du quartier ». Mais il reste les (des) entraîneuses dans certaines rues.
@ NP : La « boboïsation » marche de pair avec le « néo-libéralisme » tendanciel, elle n’épargne ni Paris ni d’autres villes.
La balayeuse électrique est en marche. 😉 D.H.
magnifique bleu de cette station Stalingrad, ses bancs d’une pureté de ligne, à mettre aussi en parallèle avec les délicates demandes de billet émises d’une voix douce par les personnes chargées du contrôle, les appels tout aussi charmants à se désaltérer s’il fait chaud, à se couvrir s’il fait froid, cette gentillesse et l’humanité dont fait preuve cette régie, et ce syndicat, n’ont d’égale que la joliesse des pensées du président (c’est une présidente, certes) dont on a un assez coquet compte-rendu ici.
@ PdB : Pécresse aura peut-être confondu avec le Pass Navigo (on va regretter Ségolène !)… 🙂
@ DH : j’ai toujours entendu dire que les hôpitaux psychiatriques étaient pleins de gens qui se prenaient pour Napoléon !
La situation est catastrophique dans les hôpitaux et les maisons de retraite. On voit bien que nos candidats en ignorent tout, et que là encore, ils bénéficient du privilège de passer en premier…
@ Alex : L’hôpital du Val-de-Grâce, le bien nommé, leur est réservé. 🙂
dans ce coin là je préfère, et de loin les magasins de guitares
@ les cafards : tous les instruments de musique cohabitent dans ce quartier, même les joueuses de flûte. 😉
« Un p´tit jet d´eau,
Un´ station de métro,
Entourée de bistrots,
Pigalle « , chantée par Georges Ulmer il y a … mille ans !
@ Francesca : heureusement que l’INA est là ! 🙂
Merci ! Avec son petit accent danois…
@ Francesca : Tac ! 😉