Nous n’avions pas prévu de rendez-vous avec Emmanuel Macron quand nous sommes arrivés à Arles (Bouches-du-Rhône), le 19 juillet dernier.
À la recherche d’un restaurant, nous nous dirigeons le soir vers la place de la République (eh oui, on en trouve un peu partout !) quand un convoi d’une dizaine de voitures noires, dont deux « vans », précédé et suivi de motards toutes sirènes hurlantes, prend la petite rue, habituellement obturée par un plot central anti-automobiles, qui monte vers le carré avec son obélisque où se trouve la mairie et les deux bâtiments qui servent de lieux d’exposition pendant les célèbres Rencontres photographiques.
Une foule de deux ou trois cent personnes s’agglutine près de la porte de la mairie, où se sont garés en épis les véhicules officiels. On nous dit qu’il s’agit du président de la République himself (si j’ose dire), et chacun de guetter sa sortie pour le prendre en photo ou se faire, si possible, « immortaliser » en sa compagnie.
Au bout d’un moment, il ressort du bâtiment municipal et se dirige à pied vers le cloître Saint-Trophime pour aller visiter l’exposition de Niels Ackermann et Sébastien Gobert, « Lookin for Lenin »…
Environ trente minutes après, alors que la nuit est en train de tomber, une sorte de « chauffeur de salle » bondit sur le perron et, faisant de larges moulinets avec ses mains, indique à la foule que la vedette de la soirée va incessamment réapparaître. Les gens crient « Ah ! Ah ! », applaudissent et trépignent. Emmanuel Macron salue alors le peuple et descend les marches en se dirigeant vers ses admirateurs en transes.
C’est alors que les supporters, contenus derrière des barrières, jouent des coudes et des gros bras pour s’approcher le plus près de lui jusqu’à le toucher – au mépris de toute règle de sécurité, personne n’ayant jamais été fouillé avant de pénétrer sur la place – et obtenir le privilège d’une photo-souvenir sur laquelle il figurera tel un ami de la famille.
Emmanuel Macron ressemble ainsi à un véritable selfie-made man : il se prête avec un plaisir non dissimulé à des clichés ininterrompus, le sourire est automatique, tout le monde exulte et manifeste son contentement. Je me trouve parfois à cinquante centimètres de lui mais j’ai du mal à photographier le héros de la soirée tellement je suis bousculé par la foule déchaînée.
L’exercice photo-narcissique aura duré quasiment plus longtemps dehors que le moment pris à l’intérieur par l’illustre visiteur, accompagné de Françoise Nyssen (qui connaît les lieux), pour admirer les images exposées.
Un peu plus loin sur la place, un camion du Samu, qui suivait le cortège, stationne comme pour parer à toute éventualité. On s’en va alors, rassurés.
là il a marqué sa différence encore… me souviens du passage de Hollande au début de son quinquennat (l’était encore haut, enfin plus que Macron, dans les sondages) à Avignon, restaurant (un policier pour nous demander de changer de trottoir) et aux Carmes (quelques minutes de retard pour lui permettre d’entrer par porte du jardin et une partie des applaudissements partagés avec les acteurs et puis sortie discrète)
mais cette visite de Macron nous offre vos belles photos d’Arles dans la nuit
@ brigetoun : j’ai constaté qu’il avait fait du vélo à Marseille (c’est plus visible que le scooter de Hollande)… 😉
Quel festival.. l’ami photographe doué
@ Arlette : ça m’a amusé mais je n’ai pas pris de selfie avec lui ! 🙂
La république a des places dans chaque ville et un président qui a l’énergie pour toutes les visiter. Soyons rassurés, la république n’a plus besoin du SAMU !
@ mchristinegrimard : ll a donc encore un certain périple à faire ! Mais pour le SAMU, ce serait bien qu’il puisse aider à augmenter les effectifs… 🙂
Paris Match sera peut-être preneur pour vos photos 🙂 …..
@ ANCEAU : non, il existe des milliers de clichés de lui dans cette occupation ! 😉
On dirait qu’il a plus de dents que moi
@ colorsandpastes : il les a longues, paraît-il. 🙂
I Know….. 🙂
@ ANCEAU : pour Match, ils préfèrent le voir jouer au tennis… 🙂
On dirait que la Macronmania ne retombe pas vraiment…
@ Domi Amouroux : il faut bien qu’elle compense la baisse de popularité mesurée par certains sondages… 🙂
Les chefs d’état ne sont plus divinisés, du moins dans notre pays, mais les approcher reste toujours magique…
Très belles photos de portrait exceptionnelles, expression extatique d’un homme parvenu au faîte de sa gloire.
@ Alex : pour lui, ce n’est sûrement pas encore le faîte, c’est un fait ! 😉
Photo n° 8 : va-t-il guérir les écrouelles, comme les rois de France ? Tout est possible.
@ Alex : Les miracles sont quotidiens. 😉
Étant un peu, beaucoup, allergique au personnage, je resterai sur la photo 2 qui traduit une énergie véritable avec le Carol de Chuck Berry.
@ Godart : j’ignore si, sur les planches retrouvées, il joue aussi de la guitare… 🙂
Avant de voir les photos, j’ai pensé que tu avais écrit une petite nouvelle pour nous amuser…
Ce type me laissait froide, il a maintenant tendance à m’exaspérer et je me demande ce que ses « sujets » pâmés ont dans la tête.
@ Francesca : les têtes sont… insondables, si je peux employer cette expression ! 🙂
Tous les journalistes s’interrogent : pourquoi Marseille, choisie comme lieu de vacances par le président, et non pas La Lanterne ou le Fort de Brégançon, que nous contribuables entretenons à grands frais ?
Certainement parce qu’il doit y rencontrer certains personnages, mais lesquels ?
La suite au prochain numéro.
@ Alex : c’est plus « populaire » (voir le lien mis plus haut en réponse à brigetoun à 07:53) d’aller se faire voir à Marseille à bicyclette que de se laisser « apercevoir » à Brégançon, même en short avec chaussettes ! 🙂
l’intelligence, la pertinence, la sagacité qu’il faut assumer pour se promener à (ou en ?) Arles et se prêter avec cette complaisance frappée au coin d’une communication bien comprise, cette naïveté (qu’on sent parfaitement dans tes photos) du premier magistrat de France, chef des armées et tant d’autres titres sublimes, tout cela est à l’image de ce merveilleux stratège que le monde entier nous envie (et même, je pense, les Etats-Unis) : un seul mot, bravo !
@ PdB : il y a quand même des bornes à ne pas dépasser…
Par contre, le selfie présidentiel tous azimuts est un harcèlement consenti.
– Pour le « en Arles », j’ai préféré le « Ah ! Ah ! », même si je connais bien le poème de Paul-Jean Toulet – valable aussi pour Avignon… 😉
Voilà qui aura donné à M. Macron l’illusion que…
@ gballand : on n’en est qu’à cent jours d’effectués… 😉