Culpabilité individuelle devant le geste qui manque parfois. Supprimer le petit café à 2 euros du matin pas vraiment indispensable pour donner, ça peut arriver, ça peut m’arriver.
(…)
Sans croire en Dieu parfois nous pensons
Dieu merci, ce n’est pas moi
Dieu merci, ce n’est pas moi
Ce n’est pas moi qui ai perdu mon enfant
dans une crevasse, une avalanche, une tuerie, une rivière
Ce n’est pas moi le corps tordu dans la voiture accidentée
Dieu merci, ah… ce n’est pas moi
Nous pensons Dieu merci, ce n’est pas moi
le sans-abri, le sans-papiers, le sans-emploi,
le sang contaminé, les dents qui tombent,
les os qui brisent à la moindre chute
ce n’est pas moi la droguée, le vieux, la folle!
(…)
Après, nous replions le journal
nous fermons la télévision
nous fermons tous nos sens brûlés
et les livres d’histoire
Nous tordons nos mains
dans une prière difforme
et nous pensons
Dieu merci, ce n’est pas moi
Ce qui est terrible est précisément
que ces sans abris « habitent » des villes où le café est à 2€
(chez moi on peut le trouver à 1)
Un exercice qui peut mettre la tête à l’endroit : appeler le 115
et imaginer ce que doit faire quelqu’un qui cherche un endroit pour dormir
– avoir un téléphone portable (ou s’en faire prêter un)
– avoir un point de recharge … pour pouvoir tenir en ligne, sans la perdre (sinon tout est à recommencer) pendant trois heures avant d’entendre « il reste un client avant vous »
– …
(Le morceau de Coltrane est – malheureusement – parfaitement adapté)
Et pourtant c’est le seul moyen qu’utilisent régulièrement des sans logis
pour obtenir une chambre au jour le jour
ou pour renouveler une semaine lorsqu’ils ont la chance d’avoir passé cette étape
(le jour avant l’échéance et pas avant ! )
Et les enfants qui dorment avec leurs parents (souvent mère seule) dans une voiture et vont à l’école le matin pour faire un peu de toilettes dans les sanitaires. C’est le progrès de notre société , sans doute, où seuls les premiers de cordées arrivent à sortir du trou.
Paris est malheureusement doté de très nombreux observatoires de la pauvreté.
@ Benhamou : Oui, mais le gouvernement actuel a mis la lorgnette au placard. 😦
banalisée… et nous devons lutter pour ne pas nous y habituer
@ brigetoun : Madame Buzyn (« ministre des Solidarités et de la Santé ») n’emprunte pas souvent, dirait-on, les trottoirs de la capitale. 😉
Ici aussi à Toulon… même avec le soleil
@ alrlette Arnaud : incroyable ! 😉
ouvrir un bureau à Luxembourg n’est pas encore prévu
@ colorsandpastels : Normal, il paraît que c’est un paradis (notamment fiscal)… 🙂
Terrible !
@ Francesca : à tous les coins de rue (mais la priorité, c’est
« l’âge pivot », oh pardon : « l’âge d’équilibre »). 🙂Culpabilité individuelle devant le geste qui manque parfois. Supprimer le petit café à 2 euros du matin pas vraiment indispensable pour donner, ça peut arriver, ça peut m’arriver.
@ Godart : la solidarité individuelle peut pallier en petite partie l’absence de solidarité du « nouveau monde ». 🙂
(…)
Sans croire en Dieu parfois nous pensons
Dieu merci, ce n’est pas moi
Dieu merci, ce n’est pas moi
Ce n’est pas moi qui ai perdu mon enfant
dans une crevasse, une avalanche, une tuerie, une rivière
Ce n’est pas moi le corps tordu dans la voiture accidentée
Dieu merci, ah… ce n’est pas moi
Nous pensons Dieu merci, ce n’est pas moi
le sans-abri, le sans-papiers, le sans-emploi,
le sang contaminé, les dents qui tombent,
les os qui brisent à la moindre chute
ce n’est pas moi la droguée, le vieux, la folle!
(…)
Après, nous replions le journal
nous fermons la télévision
nous fermons tous nos sens brûlés
et les livres d’histoire
Nous tordons nos mains
dans une prière difforme
et nous pensons
Dieu merci, ce n’est pas moi
(Evelyne de la Chenelière – artiste québécoise)
@ Robert Spire : peut-être qu’on ne pense pas tous comme cette Québecoise. 🙂
Ce qui est terrible est précisément
que ces sans abris « habitent » des villes où le café est à 2€
(chez moi on peut le trouver à 1)
Un exercice qui peut mettre la tête à l’endroit : appeler le 115
et imaginer ce que doit faire quelqu’un qui cherche un endroit pour dormir
– avoir un téléphone portable (ou s’en faire prêter un)
– avoir un point de recharge … pour pouvoir tenir en ligne, sans la perdre (sinon tout est à recommencer) pendant trois heures avant d’entendre « il reste un client avant vous »
– …
(Le morceau de Coltrane est – malheureusement – parfaitement adapté)
@ Aunryz : j’ai déjà essayé le 115, autant appeler le 22 à Asnières. 🙂
Et pourtant c’est le seul moyen qu’utilisent régulièrement des sans logis
pour obtenir une chambre au jour le jour
ou pour renouveler une semaine lorsqu’ils ont la chance d’avoir passé cette étape
(le jour avant l’échéance et pas avant ! )
@ Aunryz : il faut dire que c’était plusieurs fois en pleine nuit, l’hiver, et ils devaient tous dormir, les « écoutants »… 🙂
Et les enfants qui dorment avec leurs parents (souvent mère seule) dans une voiture et vont à l’école le matin pour faire un peu de toilettes dans les sanitaires. C’est le progrès de notre société , sans doute, où seuls les premiers de cordées arrivent à sortir du trou.
@ mchristinegrimard : certains se retrouvent avec la cordée autour du cou… 😦