Je republie ci-dessous l’article, daté du 14 novembre 2015, que j’avais écrit sur Métronomiques le lendemain matin après les attentats perpétrés la veille au Stade de France de Saint-Denis, aux « terrasses » et restaurants (Le Petit Cambodge, Le Carillon, À la Bonne bière, Casa Nostra, La Belle équipe, au Comptoir Voltaire…) puis au Bataclan.
L’actualité est un temporel recommencement.
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PARIS, VILLE MORTE VENDREDI 13
… et encore ce matin : personne dans les rues, les stations de métro fermées, voitures rares, piétons esseulés.
Nous étions allés voir hier soir le film de Patricio Guzmán, Le Bouton de nacre (impressionnant) au MK2 Beaubourg, et au retour nous sommes descendus à la station de métro Goncourt pour prendre la rue Alibert et nous diriger ensuite vers chez nous.
Mais un énorme barrage de policiers portant casques à visière anti-balles et fusils (avec ou sans pompe) nous a interdit de passer : quelques minutes avant venait d’avoir lieu ici l’un des attentats de la soirée et le massacre des personnes attablées ou buvant un verre et fumant une simple cigarette devant le restaurant « Le Petit Cambodge » et le café « Le Carillon » (où nous avions devisé un jour, Giovanni Merloni, Piero Cohen-Hadria et moi).
Nous sommes partis dormir ailleurs et nous avons pu franchir, ce matin, les barrages de police pour retrouver notre appartement.
Peut-on encore « vivre » à Paris (dans le 10e, le 11e ou ailleurs) ?
Un jour, le terrorisme sera vaincu par son excès même.
En cinq ans, que de victimes…
@ mchristinegrimard : Oui, merci. La « décomptabilisation » est devenue maintenant, hélas, un refrain du quotidien ! 🙂
En regardant – de loin d’abord – vos clichés, j’ai lu (consciente du parallèle) « Le Caravage » et vu ses corps meurtris. Puis l’étendard rouge de « La liberté guidant le peuple » sur la même image.
Mais point de musique, la douleur est si muette.
@lyssamara : Il y a du sang aussi chez… Le Caravage (l’assimilation devait être faite), et sa peinture demeure actuelle. 🙂
Bel article présent en mémoire, ainsi que la belle Une de Libé… Jusqu’où faudra-t-il encore boire la coupe du terrorisme ?
@ Francesca : Arsenic et mortels… qui sait ? 😉
J’ai eu l’impression qu’un train m’était passé dessus quand c’est arrivé.
@ Lee Louise : le chef de gare était devenu fou. 🙂
Je crois que jamais je n’avais ressenti cette haine sourde et intense qui m’a envahie le lendemain de cette tragédie. Cinq ans après, je la retrouve presque intacte, déterminée et froide, mais maintenant accompagnée de la conscience de la souffrance de tant de personnes. Nos pensées muettes les accompagnent …
@ Matatoune : Il faut revoir ce grand mémorial publié l’année dernière par « Le Monde » et qui a été remis en ligne aujourd’hui : visages ô combien vivants ! 🙂
Je vais le voir ….Merci
Oui je me rappelle …
@ Matatoune : merci à vous ! 🙂
Il serait temps de mettre le paquet sur la santé, les hôpitaux, le personnel hospitalier, les médecins……et sur l’école de la République. Restreindre l’espace du fanatisme, éduquer et soigner. On parle, on parle, beaucoup au niveau du politique et on attend, on attend…..de passer des paroles aux actes.
@ Godart : Le problème est complexe et il est sûr que l’éducation, entre autres, ne se remet pas sur pied en une rafale de circulaires !!! 🙂
cher DH… oui, c’est un souvenir dur à rappeler et je pense que cela a dû être un traumatisme pour vous (sentir l’odeur de la mort et du carnage si proches de soi…). La presse américaine va encore dire que l’Etat français s’en prend aux réseaux islamistes…
@ alainlecomte : souvenir sans cesse réactivé au bout de la rue Bichat (carrefour surveillé en permanence actuellement), juste à côté…
« La presse américaine » : certains articles de certains journaux… ! 🙂
Où en est-on cinq ans après ? Le terrorisme est encore là… hélas !
@ Domi Amouroux : En effet. « Attaquer le mal à la racine » n’est pas une mince affaire.
La ministre des Armées fait un peu parler d’elle… est-ce la seule solution ? 😉