Comme vague après vague
et avec l’aide du soleil
en tant que séchoir radieux
le teinturier invisible
essaie ses harmoniques
ses concordances
ses dégradés infinitésimaux
de bleu
soit outremer
soit outreciel
sa palette est océane
ses désirs de pieuvre
les nuages ne font pas tache ce jour-là
la liquidité avance, s’étale et recule
pour mieux rejaillir
la mer sourit de colorer la vie
les peintres n’en saisissent souvent qu’un éclat fugitif
elle-même dirige l’éternité devant elle
la beauté est flux et reflux
ou reflet et regret
mais sur la toile de la plage
toute empreinte demeure effaçable
dans les yeux
(À Guimaëc, Bretagne, 12 juin. Agrandir.)