(Paris, 1er janvier 2022. Agrandir.)
Au-dessus de ma tête
des traces célestes et agiles
cheveux d’ange filaments filés
éparpillés au vent calibré par
l’insouciance exaltante de ces
jours cachés par les masques à
tout faire voir sentir et avec
la dissimulation du sourire ou
la désapprobation réflexive du
regard en face surplombant cet
appareillage élastique pendant
la progression sur le trottoir
où paissent des trottinettes à
l’air ennuyé l’électricité mue
au repos ne fait pas de jolies
étincelles en vue des passants
agités mais les nuages en plus
défient l’immobilité d’un ciel
muet parcouru par des charters
touristiques aux ailes d’acier
définis par une destination de
certaines pyramides patinées à
l’embaumement je revois le vol
Paris-Le Caire de nuit et puis
la felouque si cool sur le Nil
le souk mal éclairé comme d’un
mystère la magie de la mélopée
du chant du muezzin dessiné et
parfumé à l’orientale un autre
monde l’envers du réalisme sur
l’interprétation liturgique de
docteurs de la foi longs tapis
des mosquées paix du marbre et
des fidèles ici prenez l’athée
à cinq heures eau tiède encore
jaunie par un faible soleil se
couchant tandis que le dieu Râ
joue indifféremment des ombres
hiéroglyphiques qui hantent la
mémoire de chacun doux et fort
palimpseste des rêves obstinés
Merci pour ce voyage immobile ! Bonne journée 😉
@ Matatoune : reprendre l’avion en imagination… 🙂
et de tout cela vous faites un poème qui nous emporte (ah être dans un vol de nuit vers le Caire et les felouques… bon j’arrête je ne saurais être aussi bien)
@ brigitte celerier : souvenir en réanimation ! 🙂
« palimpseste des rêves obstinés »
J’empreinte*, ils me seront utiles en ces moments.
* pas de un ici, il m’insupporte
@ lyssmara : l’emprunt laisse des empreintes… 🙂
Belle photo et magie de la mélopée de vos mots sur ces traces célestes !
@ mchristinegrimard : merci (l’air d’un petit exercice) ! 😉
et dire qu’ils (et elles, ne soyons pas chien) font voler des milliers d’avions à vide…
@ PdB : il me semblait pourtant que le nombre des vols cloués sur le tarmac, à Noël de l’année dernière, était assez impressionnant…
Mais il est vrai, comme le rapporte « Le Canard enchaîné » de ce matin, que la Lufthansa, entre autres, a inauguré, aux alentours de Noël, l’utilisation à vide de ses lignes (« slots ») pour ne pas les perdre ! 🙂
Les souvenirs se décollent.
@ Godart : oui, sortir de la glu (ou de la m…) du moment ! 🙂
Le ciel, ce futur paradis perdu (anyway the wind blows, comme bluesait ce vieux J. J. Cale !)
@Dominique AUTROU : il faut arriver à décaler… 😉
Remarquable poème qui m’a emballée ce matin après une nuit presque blanche hantée de semi cauchemars… Merci !
@ Francesca : un médoc gratuit ! 🙂
Comment dirais-je ?… Merci me paraît approprié pour cette poésie qui me ravit, très bonne journée, 🙂
@ Louise Salmone : merci, alors ! 🙂
Belle rêverie en « explosante-fixe »…
Effet secondaire de l’ARN messager pour une envolée-Boulez d’images sans sons? 😉
@ Robert Spire : la comparaison est haute… belle journée à vous ! 🙂
c’était en 2015 je m’en souviens. Et il y a un immense piano au-dessus de chez vous, veinard !
@ colorsandpastels : immense… juste un quart-de-queue Pleyel… 🙂