Le vert étend son empire : les Feuilles d’herbes (du diable ?) nous mènent par le bout du nez, il faut sentir leur parfum capiteux et captivant, la vigueur de leur fumet, l’alcool de leur ingestion. Alors Walt Whitman se présente au rendez-vous, avec sa barbe blanche, image d’un gourou éperdu, d’un mage poétique, d’un nuage terrestre en volutes libérées.
Que les arbres – comme Les Racines du ciel de Romain Gary – aient leurs pieds radicaux en l’air, afin de mieux coloniser l’espace du dessus, ne semblait pas plus incongru que de découvrir leur cœur implanté en leurs pages de bois et la description manuscrite (Pierre Alechinsky toujours vivant !) engagée par Giuseppe Penone sur les bords du frottis minéral de l’acacia.
Préférer la propagation à la propagande…
Une fois passée, à la fin de l’expo, la projection de quelques séquences du film sur l’artiste italien, découverte dans la librairie de la BnF d’un livre (avec CD et partitions incluses) où Penone relate son expérimentation sonore : enregistrement de « la structure des arbres » avec un maillet de caoutchouc tapant sur quatorze d’entre-eux en Ardèche, du 11 au 13 avril 2011.
Ce dialogue « naturel » et substantiel peut se poursuivre pour tout le monde, des forêts entières nous attendent encore.
(Les photos et le gif sont agrandissables d’un clic.)
[ ☛ FIN ]
le livre et le CD… j’imagine : passionnant
@ brigetoun : exemples sous la main… 😉
Vraiment, c’est un plaisir de vous lire sur Giuseppe Penone. Pas de relecture, votre écriture nous apprend, sans morsure aucune, ses séquences bien vivantes.
🙂
@ lyssmara : merci (plaisir aussi à écrire sur lui !)… 🙂
merci pour tout ça
@ PdB : merci pour ton passage (même si tu y étais allé avant moi !)… 😉
Comme d’habitude vous emportez le morceau sur une exposition qui n’est pas tape à l’œil. Là, vous nous proposez du lourd, Walt Whitman, Romain Gary…….les racines culturelles sont bien profondes, il y a du taf pour la semaine.
@ Godard : je préfèrerais « du léger » !…
Merci pour vos lectures ! 😉
On aurait aimé prolonger encore…
@ Francesca : désolé, et merci, mais l’expo est maintenant terminée ! 😉
C’est tout de même arbrement intelligent, merci pour cette source d’inspiration, très bonne journée
@ Louise Salmone : Branchement, merci pour votre réflexion ! 😉
🙂
J’en étais resté à Versailles, je crois, avec lui (même si le milliardaire Pinault offre, si l’on peut dire, un arbre de Penone, visible en passant devant sa maison sur la corniche de Dinard, un arbre solitaire). Merci.
@ Dominique AUTROU : oui Versailles, c’était royal ! Mais Dinard, il est vrai que Pinault peut s’offrir un arbre à lui (à défaut d’un arbre à came), la visite est gratuite ?… 🙂
Parfaitement gratuite ! Et la vue sur la mer aussi, en tout cas pour l’instant.
@ Dominique AUTROU : Certes, il faudrait songer à privatiser rapidos ces vues qui permettent à n’importe quel pékin de se « rincer l’œil » sans bourse délier ! Un scandale qui va à l’encontre de la productivité que les paysages contiennent et qui n’est pas exploitée ! 😉
Magnifique ! Merci pour cette visite à la BNF et ses bonnes feuilles – surtout la verte !
@ colorsandpastels : des feuilles encore en approche, en parfum, en regard libres ! 🙂