(Paris, rue de Belleville, 10e, 17 février, 09:43. Agrandir.)
Elle apparaissait comme masquée (à chacun son accessoire) par le brouillard, légèrement tremblotante tout là-haut mais au bas de cette pente, Belleville en Eiffel, on descendait lentement, c’est qu’il y avait beaucoup de trafic et j’avais le temps de m’amuser à imaginer le petit ET devant moi, conduisant – au nez et à la barbe d’une police de la circulation absente – cette fourgonnette dans laquelle son joli vélo était rangé pour d’autres expéditions de jour ou de nuit, et au même moment la carotte tabagique jetait quelques lueurs rouges vers les futurs condamnés du poumon ou rendus aveugles par les fumées chèrement dispensées par l’État innocent, ils pourraient même ajouter à leur addiction un ticket de La Française des Jeux, privatisée pour le plus grand bien de tous les clients au courant de la roulette russe en train de hisser le Président Macron sur l’empyrée du « sauveur de la France » (comme Pétain dont un de ses médiatiques concurrents avait fait une figure totémique de son parcours électoral vert-de-gris), plus loin l’enseigne téléphonique d’un revendeur clignotait faiblement et les lunettes d’un opticien, à la vue sans doute obscurcie par ses impôts, ne précisaient plus l’horizon maintenant assombri de son avenir professionnel.
Mais la tour prenait garde, insensible à sa couverture de plomb et à ses ravalements successifs, et demeurait comme un symbole de ce qui ne peut être détruit, démoli, transformé sans honte : un pilier du passé dont on n’avait pas pu faire « table rase », un phare maritime terrestre, un fanal, un relais qui se tenait droit, résistait aux tempêtes et aux « révolutions » réactionnaires, un talon de fer supportant un corps élancé de résistant(e) à tous les matins bruns du monde.
(The Jazz Messengers, Blues March)
☛ Métronomiques interrompt sa parution à partir de demain jusqu’à lundi 28 février inclus.
Merci pour votre fidélité… et à très bientôt ! D.H.
me réveiller en retard sans remords et tomber yeux clignotants comme les lumières rouges sur cette merveilleuse longue phrase ! une façon de revenir à la conscience 🙂
@ brigitte celerier : mais demain, pas de réveil ! 🙂
C’est quoi c’t’ histoire ??? Un test pour voir si on lit bien tout ???
@ lyssamara : vous avez tout compris. 🙂
C’est très joli, mais tu pars faire le tour du monde à la voile ?
@ Dominique AUTROU : … et à vapeur ! 😉
Jusqu’au 28 juin ? Le doigt a rippé ou quoi ?
@ Francesca : lire « lundi 28 février ». 🙂
La tour Eiffel nous rappelle qu’à l’époque de la révolution numérique comme à celle de la révolution industrielle, nous vivons toujours figés dans cette situation paradoxale conforme à la formule de Lampedusa dans le « Guépard », faire que « tout change pour que rien ne change. »
Je comprends que votre longue et magnifique phrase symbolise la mise entre parenthèses de Métronomiques jusqu’au 28 juin où un nouveau gouvernement fera que rien ne change.
A bientôt ! 😉
@ Robert Spire : le « nouveau gouvernement » sera mis en place après le 24 avril mais il est sûr que la même tête d’affiche sera à sa proue, donc bonjour le changement (sans parler de la « révolution » avortée). 😉
lundi 27 juin ? Mais c’est très loin !!
on n’est même pas rendu au printemps, et il faudrait tenir sans métronome jusqu’à l’été ?
@ carnetsparesseux : la campagne électorale et le dernier coup de poker de Poutine permettent de passer à autre chose ! ⛽️🗿
Il faut comprendre évidemment « 27 février »… je ne peux corriger mais ce sera comme une sorte de gimmick vacancier ! ⚓️
très bonnes (petites) vacances !
Au plaisir de retrouver vos écrits après le 27 juin, et merci pour ce jazz si entraînant du lundi matin !!!!! 🙂
@ Louise Salmone : un « must » de ce groupe qui servit de générique à une émission de jazz sur « Europe numéro 1″… 🥁🎺
J’espère que rien de fâcheux ne vous tiendra éloigné de votre blog aussi longtemps !
@ mchristinegrimard : Non, ce sont les vacances scolaires pour la région parisienne !🤸🏼♀️
Amusant parcours de mots, de sons, d’images et d’idées qui nous permet de sourire face au paysage politique et médiatique. Eh bien je vous dis au 27 juin. C’est loin tout de même…
@ gballand : il suffit d’en envoyer une poignée en l’air… 🏋️
le 27 juin, jour de la fin des hostilités ? En tout cas, bon séjour dans le hors-net, bises internationales
@ colorsandpastels : changement de programme (et de frappe) : 28 février. 😉