(Paris, 21 novembre, près de la gare du Nord.)
(Boulevard de Magenta.)
(Près de la gare de l’Est. Cliquer pour agrandir les photos.)
Le « mobilier urbain » ci-dessus, non homologué, m’a fait penser au célèbre passage de Proust, dans À la recherche du temps perdu (La Prisonnière, tome V) où la mort de l’écrivain Bergotte est racontée alors qu’il visite une exposition de Vermeer et comprend soudain, en s’absorbant dans un détail du célèbre tableau Vue de Delft, qu’il a raté son œuvre par manque de couleur, de style et de profondeur.
Ici, un « mal logé » (ou « en recherche de logement »), ou un SDF, ou un « demandeur d’emploi » (qui n’est donc pas un « chômeur »), s’est installé sur la petite place devant cette gare, comme prêt à partir quand il aura réussi à accumuler suffisamment de pièces de 2 euros lui permettant d’acheter un billet de TGV et de trouver peut-être un autre toit, un autre pays et un autre horizon plus accueillant et moins pluvieux que ce jour-là.
(Camille Saint-Saëns, Sonate pour violon et piano N°1, opus 75, Adagio, Miranda Dale (violon) et Paul Turner (piano).
D.H.
et on passe sans le voir ou on ne peut que donner un rien et un petit souvenir en tête quelques minutes
@ Brigitte Celerier : si, on le voit, et on s’étonne tout simplementque la police ou les services de la Mairie ne fassent rien, à cet endroit ou ailleurs. 😦
pas sûre de désirer ce que ferait, je le crains, la police (le déloger)
Dommage, votre camion Kodak est trop petit pour l’emmener en voyage.
@ lyssamara : Oui, les « voitures miniatures » ont été conçues, hélas, pour des Lilliputiens… 🙂
Du «ruissellement » promis, ici il n’y a que celui de la pluie, dont le violon de Saint-Saëns souligne la tristesse. Mirages des villes d’abondance…
Merci de souligner ce désastre une fois encore.
@ mchristinegrimard : Merci !
La pluie ou les pleurs, le gouvernement actuel préfère regarder vers les stades au Qatar (sans, bien entendu, « politiser le sport »). L’hypocrisie est un art diplomatique et un but – une « cage » – imposé. 😉
Dans le gris béton des villes sous la pluie, aiguiser son regard, tendre l’oreille et l’on est parfois saisi. On s’aperçoit brièvement que dans notre société où le superflu abonde (enfin, pour le moment), une couleur, une note de musique, un pur moment de tendresse – avec les chiens – émanent du dénuement total : ceux qui n’ont rien, mais rien du tout, nous renvoient à notre humanité, à sa fragilité… Rappel salutaire !
@ claudinechapuis : oui, le « paysage » urbain comporte ces « accidents » qui mettent un point d’interrogation dans nos parcours…
Merci pour votre passage ! 😉
Terrible vision que cette tente précaire sous le froid de l’hiver ! Et que faire ?
La si triste sonate de Saint-Saëns est en adéquation…
@ Francesca : Il faut poser la question à la Mairie de Paris qui renverra vers le Préfet de police.
La sonate de Saint-Saëns est l’une de celles qui auraient inspiré Proust pour son évocation de la 🎵 Sonate de Vinteuil 🎵…
désespérante municipalité qui préfère le »grand » Paris à la générosité et l’entraide – je préfère ne pas relever le nombre de logements vides qu’elle détient… – sonate d’automne, hein…
@ PdB : Oui, tout pour les « J.O. », et les pauvres attendront. Le spectacle et la gloriole priment sur la solidarité. 🌪️ ☃️
Pauvre petite tente jaune seule, « Qui répondrait en ce monde à la terrible obstination du crime, si ce n’est l’obstination du témoignage. » Albert Camus.
@ Godart : merci pour cette belle formule (ciselée comme toujours) d’Albert Camus. 🙂
Décidément, les tentes ont du succès à Paris ! Le « prêt à partir » est très en vogue à Renaissance et à la droite de la droite.
A quand la Sonate d’un jour nouveau ?
@gballand : on essaiera déjà avec la Symphonie du Nouveau Monde… 🙂