Images prises au débotté lors de la manifestation parisienne du 23 mars avec foule ==1==

Rarement, à Paris, j’ai vu et participé à une manifestation, celle du 23 mars dernier, aussi grande, massive, forte, longue, pacifique (sauf vers le milieu et la fin avec des provocations de « Black blocs » et des violences policières auxquelles il fallait hélas s’attendre), chantante, sympathique, fraternelle, ironique, inventive, coléreuse, dynamique, volontaire, sûre d’elle, toutes générations rassemblées, toutes professions concernées par la « réforme des retraites », lancée par le président Macron et mise sur les rails (occupés dans certaines gares du pays) par Élisabeth Borne avec le succès que l’on sait et voit. Sans compter d’autres problèmes comme l’inflation en hausse, le pouvoir d’achat en berne, le chômage dissimulé par les statistiques, le réchauffement climatique, l’invasion russe en Ukraine…
Il reste donc la capacité des Français à ne pas se soumettre aux diktats de l’élu de 2017 puis 2022 (un vote majoritaire contre la fille Le Pen et non un blanc-seing accordé au chef de l’État) qui est à la fois merveilleuse et rassurante. La démocratie est ici, dans l’opposition, dans le refus, dans la contestation de l’idéologie dominante : la « valeur travail », le libéralisme à tous crins et la régression sociale par paliers.
« Penser, c’est dire non », écrivait Alain, repris par Jacques Derrida. Une formule qui devrait être méditée en « séminaire » gouvernemental à l’heure où il s’agirait, pour le pouvoir en place, de tout simplement « élargir la majorité », sans doute vers le Rassemblement national, si Les Républicains sont totalement désagrégés, ou avec d’autres alliances improbables.

Le locataire de l’Élysée n’est pas encore sorti de l’auberge, même après avoir annulé in extremis la visite de Charles III qui  aurait pu être perturbée par la nouvelle mobilisation sociale bien programmée, elle, le 28 mars.

(Paris, place de la République.)

(Boulevard de Magenta.)

(Boulevard Saint-Martin.)

(Photos : cliquer pour agrandir.)

(Georges Moustaki, Sans la nommer)

D.H.

[ ☞ à suivre ]