Le dimanche matin, en arrivant au marché, je tombe en stationnement devant cette 4 cv comme toute neuve. J’imagine alors le coffre avant ouvert, avec ses valises marron fabriquées spécialement – une grande et une petite – pour épouser la forme triangulaire de celui-ci. La jolie Renault avait en effet le moteur à l’arrière, ce n’était pas la fameuse « traction avant » Citroën. Cette voiture ressemble à un minuscule Ovni qui se serait posé tout récemment sur le trottoir : avantage des petites villes, bourgs ou villages dans « les territoires », comme le psalmodie le vocabulaire macronien, où d’anciens véhicules (2 cv, Aronde, 203 Peugeot, Ami 6…) survivent, malgré les vents contraires, à la transformation continue du parc automobile.
Un doux parfum de nostalgie échappe ainsi aux tentatives d’enfouissement du passé que le progrès provoque. Un peu plus loin, je découvrirai l’entrée, plutôt discrète, de la station du métro local qui conduit directement à l’océan.
(Plestin-les Grèves, 30 avril. Photos : cliquer.)
(Philip Glass, Metamorphosis II)
D.H.
[ ☞ à suivre ]