Droit comme un « i », je tiens fermement le guidon de ma trottinette verte, je ne mets pas de casque mais n’emmène pas deux personnes derrière moi. Je suis libre de rouler dans tous les sens, le Code de la route n’a pas plus d’existence que le Code du travail dépecé ou le Code pénal à la peine. La sympathique et bien nommée rue Oberkampf me fait rattraper, à contre-sens, le boulevard RIchard-Lenoir avec au loin, comme un fanal antique, le souvenir de la statue de la place de la République.
Le Président de celle-ci se déplaçait mercredi dernier dans les « Hauts-de-France », il bouge beaucoup car il s’intéresse énormément, ces temps-ci, aux ouvriers (Liévin), à la culture (Louvre-Lens), aux migrants (Tourcoing), au logement (Fondation abbé Pierre) et, accessoirement, à la paauvreté. Il est vrai que son mandat de cinq années, riches, profuses et « bienveillantes », est remis en jeu les 10 et 24 avril prochains et que l’on ignore presque totalement, à ce jour, s’il entend prétendre lui donner un second souffle : le soin porté à la pandémie et l’attention ciblée sur le conflit russo-ukrainien ne sauraient pâtir de considérations ridiculement électorales.
À l’instar du dédale des rues et avenues parisiennes, soumises à une rénovation « vélorution » permanente, la politique du Chef de l’État apparaît ainsi comme une surprise toujours renouvelée, une boule à facettes digne d’une boîte de nuit ou de jour, un cadeau dissimulé dans son habillage de papier tricolore, une pochette-surprise éclatante qui tient en haleine le peuple admiratif et ses représentants dans leurs petits souliers.
(Paris, 31 janvier, rue de la Folie-Méricourt, 11e)
(boulevard Richard-Lenoir, 11e)
(photos : cliquer pour agrandir.)
(Steve Reich, Pulse)
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