(Paris, Champs-Élysées, 1eravril. Agrandir.)
La débauche de lumières (vous avez dit « crise énergétique internationale » ?) éclatait sur « la plus belle avenue du monde » et pour mettre en valeur, ici, le nouveau centre de distribution du cannabis enfin légalisé.
La mesure du candidat-président est passée inaperçue, car émise avec une grande discrétion, mais se manifeste concrètement : on pouvait, dès le 1er avril, entrer dans le célèbre Drugstore Publicis quelque peu transformé depuis l’époque des « minets » qu’épinglait le parolier de Jacques Dutronc, et choisir en toute décontraction quel paquet de cigarettes « spéciales » – sans illustrations repoussantes du type « cancers » de toutes sortes – acheter, emporter et déguster sitôt le large trottoir rejoint.
Logiquement, l’État avait créé en catimini une « Régie nationale des cigarettes douces » (RNCD) qui percevait au passage une taxe comme pour l’alcool, ce qui favoriserait un retour progressif à l’équilibre du budget de la nation. Emmanuel Macron gardait secret le nom de la personne chargée de diriger cette entreprise, qui ne serait annoncé qu’après les résultats de l’élection présidentielle.
On en avait donc définitivement terminé avec la chasse aux « petits consommateurs », aux accros et addicts de toute nature, ce qui représentait une activité à plein temps des forces de police, au détriment d’autres objectifs plus urgents comme, notamment, la délinquance financière.
Le gouvernement avait ainsi, just in time, doublé les partisans de la légalisation du cannabis dans la dernière ligne droite électorale sur la « permissivité » à accorder aux « drogues douces » : et c’était parfait, même enivrant, pour aider à contempler enfin, après 20 heures le 24 avril, la vie en rose.