(Paris, 26 mai, rue de la Folie-Méricourt, 11e. Agrandir d’un simple clic.)
Afin de clarifier les déplacements des piétons en ville et d’éviter les chocs visuels dus à l’abondance et à la diversité, voire la provocation, de leurs vêtements et tenues dans l’espace public, une loi avait été votée au Parlement, sur proposition des députés et sénateurs Renaissance (avec le soutien des Républicains et du Rassemblement National), pour rendre obligatoire le port des tee-shirts, pulls, vestes, manteaux, blousons tous uniformes.
Dans une première étape, la loi dite « Encadrement de l’habillement des citoyens » ne s’appliquait qu’au genre masculin (voir photo ci-dessus). La ministre du Droit des femmes, pas encore nommée, serait chargée d’élaborer plus tard le projet de loi s’appliquant à ses « sœurs » et leur laissant, pourquoi pas ?, une légère marge d’autonomie.
Les rues seraient ainsi « apaisées » : on ne lirait plus désormais des inscriptions en anglais sur les tee-shirts exposant leur propagande pour des groupes de rock, des substances interdites ou des voitures étrangères hors de prix ou des bières du style « Mort subite ». Chacun porterait une « marinière » made in France, au grand contentement de l’ex-ministre Arnaud Montebourg, tandis que les autres habits afficheraient tous la couleur « feldgrau » comme à une certaine époque où les valeurs pétainistes (« Travail, Famille, Patrie ») fleurissaient sans encombre.
Il était (en même) temps que chacun – à l’extérieur de son domicile – présente une apparence identique aux autres (comme dans l’idée avortée d’une certaine dame Macron favorable au port de l’uniforme dans le milieu scolaire) : la « lutte des classes » était ainsi gommée, les marques de Fabric effacées, l’égalité retrouvée. De leur côté, la liberté et la fraternité pourraient patienter sur une aire de stationnement.
D.H.
Métronomiques 