Donnant accès (Paris, 10e) à la rue Dieu et au quai de Valmy, depuis la rue Alibert ou le quai de Jemmapes en franchissant le canal Saint-Martin, ce pont tournant, qui concurrence son cousin toujours alerte près de l’Hôtel du Nord, a fait grève ou a été victime d’une panne durant presque deux semaines d’affilée.
Un pont devenu barrière définitivement infranchissable, étrange paradoxe. Seuls les bateaux – et les piétons grâce à la passerelle libre – pouvaient aller et venir. Le jour ou la nuit sa fonction pontibulaire (si j’ose ce néologisme) n’en ressortait que plus, éclairée par les éclats des feux rougeoyants et verdoyants.
Mais si l’on interdisait à la circulation automobile tous les ponts de la capitale, et pas seulement quelques voies sur berge, on approcherait plus rapidement de la solution écologique que Dieu lui-même n’a pas osé mettre jusqu’ici en œuvre.
Et il suffirait d’attendre la réapparition des nouveaux Vélib’, électriques ou pas, pour vivre enfin dans un monde pur, silencieux et apaisé.
(photos prises le 4 mars. Cliquer pour agrandir.)
(Miles Davis, On Green Dolphin Street)
