Archives du 13/06/2024

Musique et danse avec Cage

Une sorte d’aridité colle au nom de John Cage, portée à son point culminant avec l’œuvre célèbre 4’33’’ (1952) créée à partir d’un piano silencieux.

Le compositeur américain fut un grand admirateur de la danse (il rencontra et vécut avec le chorégraphe Merce Cunningham), et il accompagna en 1940 Bacchanale de la danseuse Syvilla Fort avec, pour la première fois, un « piano préparé » (empli d’accessoires transformant sa sonorité) – faute de place sur le plateau pour un ensemble de percussions.

Lundi 3 juin, le pianiste Bertrand Chamayou et la danseuse Élodie Sicard, ont offert un très beau spectacle (à la Philharmonie de Paris), inventé et intitulé Cage2, où tous les deux montrèrent et firent entendre que la fusion, l’entrelacement, la symbiose entre piano et danse pouvaient jouer une partition à la fois scintillante et ludique.

Les quatre « pianos préparés » – et modifiés en temps réel par Anna Paulina Hasslacher – laissaient entendre, sous les doigts déliés de Bertrand Chamayou, toutes les explorations de John Cage, basées sur ses Sonatas and Interludes, tandis qu’Élodie Sicard s’élançait, tourbillonnait, improvisait des figures qui demeuraient comme dessinées immobiles un instant dans l’espace du Studio.

Le hasard semblait frapper harmonieusement les touches et les cordes des pianos rassemblés, comme les pas chassés ou envolés (pieds nus ou chaussés) de la danseuse traçaient les contours invisibles d’une composition musicale et corporelle unique, à la fois soufflée et caressante.

Cage1_DH

(Philharmonie de Paris, 3 juin.)

Cage2_DH

Cage3_DH

Cage4_DH

Cage5_DH

Cage6_DH

Cage7_DH

Cage8_DH

(Photos et gifs : agrandir.)

D.H.

Tagué , , , , , ,