(Paris, 5 juin, rue Oberkampf, 11e. Agrandir.)
Nuées résolues
à l’horizon dépassé
soubresauts répétitifs
des espoirs démantibulés
l’astreinte des jours s’évanouit
dans le paravent et le paradis artificiel
des verdures et végétalisations d’urgence
le cri désarticulé d’un SDF levé de son matelas
ramène à un peu plus de modestie urbaine matinale
la foule hébétée selon la doxa démultipliée par le pouvoir
entre et ressort presque mécaniquement des stations de métro
en rangs et colonnes comme dans le grand Métropolis de Fritz Lang
et travailleront pourtant pour la Nation deux ans de plus les chaînes aux pieds
pour satisfaire not’bon maître et les profits étalés des capitaines du juteux CAC 40
les dominants ne se paient pas de mots
mais le talon de fer néo-libéral
écrase toute honte bue
ou dégobillée
ce qui le maintient lui-même
dans sa clinquante superbe tandis que
la lourde « décivilisation » galope sur les ondes
sous forme d’un concept pneumatique et totalitaire ramasse-tout
miroir sans tain et sans grain aux cent réflections en boucle télé de l’absolutisme
présent
(Erik Truffaz, Lune rouge)
D.H.