L’alignement des « oiseaux » de Constantin Brancusi devant les vitres épaisses du Centre Pompidou serait là comme une impossibilité de traverser l’espace, mais les sculptures verticales n’en ont que faire : chaque regard les imagine prenant leur envol pour planer au-dehors, sur les ailes d’une idée fantasmagorique, et se libérant du carcan de la représentation institutionnalisée.
C’est un paradoxe que de montrer toujours les envies de liberté dans des espaces clos, organisés, tamponnés, enregistrés. Mais où, ailleurs (même un livre ou un catalogue emprisonne), leur laisser libre cours, éclosion, explosion, dispersion ?
Un jour, sans doute, on échappera au regard totalitaire du pouvoir : l’art demeurera le recours, le secours, l’embrasement de l’esprit face à la surveillance toujours venue d’en-haut, même déguisée sous les oripeaux panoptiques de l’intérêt général.
(Maiastra, oiseau mythologique roumain, 1911.)
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D.H.
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