Image fugitive d’un souvenir mouvant

2cv 24.2.23_DH

(Paris, quai de Valmy, 10e, 24 février. Agrandir.)

Décidément, ce jour-là, les hasards s’empilaient les uns après les autres, comme dans une petite chevauchée d’images mentales se déplaçant parfois à contre-sens. La 2 cv qui roulait le long du quai me rappela celle que j’avais achetée (d’occasion) un jour d’été à Avignon, il y a longtemps, et qui perdit sa capote sur l’autoroute A7 à cause du Mistral ou, sans doute, de ma trop grande vitesse.

Et puis, plus tard, une autre, plus luxueuse, avec ses phares chromés et ses deux couleurs, bordeaux et noir : une Charleston, achetée neuve à Paris.

Le plaisir de cette voiture tenait dans sa simplicité, sa robustesse, son aspect pratique (on pouvait enlever les sièges en un tournemain, pour déménager ou pique-niquer au bord d’une rivière), son moteur infatigable et économe, c’était la première décapotable pour le peuple !

Là, quand je l’ai vu de loin, ce souvenir mouvant, j’ai immédiatement déchiffré sa plaque d’immatriculation : je ne pouvais ainsi le laisser disparaître sans l’avoir saisi, fixé, « immortalisé » dans son modeste élan.

(Canned Heat, On the road again)

D.H.

Tagué , , , ,

19 réflexions sur “Image fugitive d’un souvenir mouvant

  1. Certains souvenirs nous poursuivent comme de vieilles histoires d’amour, si l’on en croit les signes, il faut croire que cette voiture mythique vous était destinée.

  2. Robert Spire dit :

    Formidable hasard, une 2cv…HD et non H.S. 🙂
    Cette DS du peuple était « simple, économe, infatigable », comme vous dites…mais côté robustesse, les résultats au crash-test n’étaient pas formidables…😟

  3. gballand dit :

    Agréable, ce « souvenir mouvant ». Une musique que j’apprécie, comme cette voiture. car nous sommes sur la « road » des grèves, non ?

  4. Il fut un temps où une voiture populaire pouvait entrer dans la légende. Un temps où la sobriété et l’utilité prévalaient sur l’apparence. Où l’on n’était pas soumis à la dictature de la vitesse…y penser rend forcément un peu nostalgique dans la période troublée que nous traversons ! Bonne journée.

  5. on les a tant aimées… mais pour moi ce sont surtout les premières métallisées avec les vitres. qui se refermaient sur les bras

  6. maudsebier dit :

    Oui, nous l’avons tant aimée cette petite voiture de légende…
    La Charleston, d’une suprême élégance, me faisait rêver, mais la mienne était rouge. J’adorais ses sièges profonds et bas, son grand volant rigide, cette illusion de confort et de vitesse… Las, la carrosserie et le plancher n’ont pas résisté aux frimas !

    • @ maudsebier : La mienne était « bordeaux et noir », donc ce devait être la même que la vôtre… puisqu’il n’existait bien que deux modèles de « Charleston » : celui-ci et l’autre, en gris souris et noir. 🙂

  7. ( perdre sa capote à cause de la trop grande vitesse en 2cv… sourire )

    • @ Peinture chamanique : j’ai déjà été sur l’autoroute A7 en moto Honda CBK 750 cc. quatre cylindres et, du côté de Lyon, je roulais… littéralement (et latéralement) penché //// à cause de la force du vent. ////

  8. Une merveilleuse auto. Son confort, sa reprise au passage de la seconde (surtout sur la 2CV6), sa nonchalance inimitable (sauf peut-être chez la 4L dans un genre différent).
    Je n’ai jamais retrouvé de R6 (une bagnole de pépère, entendais-je, avec quoi je me mouvais autrefois) à l’immatriculation DA. Je n’ai pas cherché, ou pas eu de chance, non plus 🙂

    • @ Dominisue AUTROU : Merci. Toutes ces voitures font partie de notre vie, comme autant d’étapes parcourues avec elles : des amies fidèles, chacune avec sa personnalité, ses désirs ou ses foucades… 😉

Laisser un commentaire