Sur les quais again [1/2]

« Faire n’importe quoi qui pourrait indiquer un goût pour la solitude, ne fût-ce qu’une promenade, était toujours légèrement dangereux. Il y avait, en novlangue, un mot pour désigner ce goût. C’était egovie, qui signifiait individualisme et excentricité. Mais ce soir-là, quand il était sorti du Ministère, le parfum de l’air d’avril l’avait tenté. Le ciel était d’un bleu plus chaud qu’il ne l’avait été de l’année, et soudain, la longue soirée bruyante au Centre, les jeux assommants et fatigants, les conférences, la camaraderie criarde, facilitée par le gin, lui avaient paru intolérables. »

George Orwell, 1984 (Éditions Gallimard 1950, Le Livre de Poche, 1967, traduit de l’anglais par Amélie Audiberti, N°1210-1211, pages 121-122.)

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(Paris, quais de Jemmapes et de Valmy, 10e, 28 avril. Agrandir les images.)

(Jon Hassell, Long Distance)

D.H.

[ ☞ à suivre ]

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12 réflexions sur “Sur les quais again [1/2]

  1. beau texte d’Orwell, du ciel de Paris (vous l’envie), des façades et du fleuve mais tendresse pour les tentes, les à la peine

    et bon premier mai à vous

  2. @ brigitte celerier : C’est la traduction d’origine, le texte a été « revu » en 2018 et ça donne du « néoparler » à la place de « novlangue »… et autres inventions inutiles.

    Bon mercredi férié à vous, quoi qu’en dise Gabriel Attal pour ses féaux. 😉

  3. Pierre NESTOR dit :

    Contraste d’une solitude choisie, parfois nécessaire, parfois créatrice, et une solitude subie dans l’indifférence. Tout est harmonie, photos, texte, musique, inscriptions murales. Bon premier mai à toutes et tous.

  4. J’aime beaucoup les appareils de terrassement, tranchées et nivellement. Leur lutte est légère et équilibrée. Ceci dit je n’en comprends pas très bien l’utilité ! 🙂

  5. Rita DR dit :

    Fluorescence de la misère, merci Dominique pour ce passage qui va avec notre époque.

    Bonne journée

  6. maudsebier dit :

    Bel extrait d’un grand livre. Et un Paris à la fois beau et laid, vivant et triste.

  7. gballand dit :

    1984, à lire et relire, donc, même sur les quais, ceux qui nous restent,
    ceux de la réflexion et de la liberté, même si parfois il y a une « long distance ». 😉

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