Histoire de chinoiser un peu

(Paris, rue de Courcelles, 8^e, 2 avril. Agrandir.)

L’autre soir, je suis repassé devant l’immeuble toujours étrange qui se trouve au 48 de la rue de Courcelles, posé là comme un Ovni venu de Chine, ayant atterri par surprise, il y a déjà longtemps. C’est la maison Loo, dite « la Pagoda ». Immanquablement, j’ai repensé au cinéma La Pagode (en réduction) dont on attend toujours la réouverture.

Histoire de chinoiser un peu : l’exotisme est un plaisir comme l’érotisme (seul un « x » les différencie opportunément) et cette couleur rouge, comme celles d’un quartier d’Amsterdam ou des enseignes de certaines « maisons » accueillantes, brille par son non-conformisme au milieu du garde-à-vous des immeubles haussmanniens.

Sous quelques flocons de neige fondue, la pierre se taille ici des audaces architecturales dans la ville patinée de gris. La poésie des teintes et des formes tient alors à distance le temps et magnétise le regard au carrefour de l’inattendu.

(Hiroshi Suzuki, Cat)