Je suis sûr qu’il y a une relation stricte entre le rideau de fer blanc avec l’embonpoint et la jeune fille qui s’en va fâchée. Peut-être, tout simplement, elle a essayé d’emprunter la Taunus Ford du père, mais là, la batterie était morte. Elle avait été alors obligée de se rendre à son rendez-vous à pied ! (grève du métro…)
Elle claqua la porte avec fureur en se disant qu’elle n’aurait jamais dû écouter les belles paroles de cet escroc. Ce type soit disant talentueux lui avait demandé son aide pour décorer sa galerie d’Art et maintenant qu’il avait du succès, il refusait d’honorer des dettes.
« Cherrrrrie, je te prrrromets que tu serrrra payée le mois prrrrrochain… »
Lui susurrait-il avec son faux accent slave !
Elle pressa le pas en cherchant le numéro de son avocat, elle l’appellerait à l’aide dès son arrivée à la boutique. Déjà neuf heures et elle n’avait pas encore ouvert, elle devait livrer un bouquet à l’autre bout de la ville, et elle n’avait même pas arrosé les jardinières.
Encore une journée détestable, par la faute de ce maudit Ökrös !
Elle releva la tête pour s’engager sans trop de risques dans un de ces escaliers montmartrois aussi charmant que piégeux pour ceux qui comme elle avaient une heureuse tendance à se laisser emporter par ces rêveries salutaires qui montrent le coeur des choses.
Le bleu du ciel de Paris caressé par un été indien inhabituel pour le mois d’octobre retint son regard loin de l’écran de son portable.
Et puis merde, elle n’appellerait pas l’avocat, elle n’avait nulle envie de l’entendre proférer des conseils juridiques grisâtres, pas ce matin. Pas sous ce ciel. Un mail rapide suffirait bien, et il n’y avait nulle urgence…
Son bouquet… La soudaineté d’un œillet au rouge provoquant jaillissant au milieu de la blancheur des lys… Oui. Elle allait ajouter un œillet. Un seul. Unique…comme un défi à la virginité florale qu’elle avait initialement pensé être en accord parfait avec ce qu’une mariée devait recevoir de son futur époux. Elle s’étonnait de s’être laissé emporter par une idée aussi banale.
Les notes de la chanson de Barbara dansèrent dans son esprit… »Le premier jour qu’il vit la fille, il lui offrit un œillet blanc »… Elle allait leur offrir le troisième jour de la chanson, sans les faire attendre. La vie est bien trop courte pour oser l’attente.
Pauvre Ökrös… Il avait beau être à la tête d’une galerie d’art, il ne savait pas les fleurs.
Son pas se fit plus léger, finalement, la journée commençait bien …
je ferme les yeux, garde les images en moi, attends ce qui va venir (avec Monk dans les oreilles)
@ brigetoun : c’est une des méthodes…
Je suis sûr qu’il y a une relation stricte entre le rideau de fer blanc avec l’embonpoint et la jeune fille qui s’en va fâchée. Peut-être, tout simplement, elle a essayé d’emprunter la Taunus Ford du père, mais là, la batterie était morte. Elle avait été alors obligée de se rendre à son rendez-vous à pied ! (grève du métro…)
@ biscarrosse2012 : voilà une des premières hypothèses…
Ok, mister Y.
@ nanamarton : OK, miss Z.
Jeune beauté bien décidée à piétiner les préjugés…
@ Alex : les indications pour ce faire lui sont données par téléphone…
l’art d’introduire le mystère en quelques photos et accords. 🙂
@ Christine Simon : un art en passant…
Méfions-nous des évidences. Le garage cache un bar clandestin. Et la jeune beauté cache l’énigme récurrente d’une silhouette parfois déjà entrevue.
Quel mystère derrière la porte du garage ? Mais quel agréable souffle de fraîcheur naïve, avec ses plantations comme à la campagne…
@ Alex : il faut construire des campagnes à la ville… (comme sur les toits des immeubles de New York).
@ Désormière : vous êtes sur la piste…
Et comme dit Alphonse Allais, on devrait construire les villes à la campagne, car l’air y est plus pur.
@ Alex : j’y faisais un peu allusion… 🙂 D.H.
Mystère aussi, pour moi, de la signification de l’enseigne devant laquelle passe la jeune fille…
@ Francesca : il s’agit d’une petite entreprise.
Elle claqua la porte avec fureur en se disant qu’elle n’aurait jamais dû écouter les belles paroles de cet escroc. Ce type soit disant talentueux lui avait demandé son aide pour décorer sa galerie d’Art et maintenant qu’il avait du succès, il refusait d’honorer des dettes.
« Cherrrrrie, je te prrrromets que tu serrrra payée le mois prrrrrochain… »
Lui susurrait-il avec son faux accent slave !
Elle pressa le pas en cherchant le numéro de son avocat, elle l’appellerait à l’aide dès son arrivée à la boutique. Déjà neuf heures et elle n’avait pas encore ouvert, elle devait livrer un bouquet à l’autre bout de la ville, et elle n’avait même pas arrosé les jardinières.
Encore une journée détestable, par la faute de ce maudit Ökrös !
@ mchristinegrimard : cela semble si vrai… il ne reste qu’à poursuivre !
Merci pour ce début de fiction.
Elle releva la tête pour s’engager sans trop de risques dans un de ces escaliers montmartrois aussi charmant que piégeux pour ceux qui comme elle avaient une heureuse tendance à se laisser emporter par ces rêveries salutaires qui montrent le coeur des choses.
Le bleu du ciel de Paris caressé par un été indien inhabituel pour le mois d’octobre retint son regard loin de l’écran de son portable.
Et puis merde, elle n’appellerait pas l’avocat, elle n’avait nulle envie de l’entendre proférer des conseils juridiques grisâtres, pas ce matin. Pas sous ce ciel. Un mail rapide suffirait bien, et il n’y avait nulle urgence…
Son bouquet… La soudaineté d’un œillet au rouge provoquant jaillissant au milieu de la blancheur des lys… Oui. Elle allait ajouter un œillet. Un seul. Unique…comme un défi à la virginité florale qu’elle avait initialement pensé être en accord parfait avec ce qu’une mariée devait recevoir de son futur époux. Elle s’étonnait de s’être laissé emporter par une idée aussi banale.
Les notes de la chanson de Barbara dansèrent dans son esprit… »Le premier jour qu’il vit la fille, il lui offrit un œillet blanc »… Elle allait leur offrir le troisième jour de la chanson, sans les faire attendre. La vie est bien trop courte pour oser l’attente.
Pauvre Ökrös… Il avait beau être à la tête d’une galerie d’art, il ne savait pas les fleurs.
Son pas se fit plus léger, finalement, la journée commençait bien …
Oh merci infiniment pour cette suite si poétique qui me plaît plus que je ne saurais le dire !
ce fut avec un infini plaisir que je l’ai écrite, inspiré par cette photo et votre début :-))
donc, merci à vous 🙂
@ Luc : merci d’avoir joué le jeu !
j’adore ce jeu dominique, et une foule d’autres … Et puis dans cette vie, comme disait un bellâtre un peu gominé, « what else ? » ;-)))
C’est la première photo qui me fait songer…
@ claudiapatuzzi : on peut s’arrêter à sa porte.
J’ai encore imaginé quelque chose d’affreux. J’évite donc d’en parler…
@ gballand : dommage !