Archives du 13/12/2017

Luciano Berio et sa « Coro » : graphie musicale somptueuse et inouïe

Les quarante choristes (Ensemble Aedes) s’assoient auprès de leurs musiciens désignés. Les deux orchestres (Ensemble Intercontemporain et Orchestre du Conservatoire national supérieur de musique et de danse) se répartissent sur le plateau. Le chef Matthias Pintscher apparaît.

« Pour voix et instruments », Coro (1975-1976), de Luciano Berio, peut commencer son voyage et nous entraîner à sa suite, en sa compagnie, par montagnes et vallons, par découvertes et précipices.

La représentation donnée lundi soir à la Philharmonique de Paris était la mise en scène d’une graphie musicale somptueuse et inouïe, jouant des voix et des violons, des flûtes et des altos, des hautbois et du cor anglais, des saxophones et tubas, des percussions, du piano et de l’orgue électrique, des basses et contrebasses, des trombones et trompettes, des violoncelles et clarinettes, des bassons, cors, tuba…

Le véritable maelström (une heure à peu près) fait décoller l’auditeur dans des sonorités, des chants et paroles inconnues – un poème de Pablo Neruda sert, si l’on veut, de fil conducteur – comme si l’on regardait depuis la fenêtre d’un train lancé à grande vitesse des paysages nouveaux et inconnus.

Il n’est pas étonnant que Luciano Berio, partisan de toutes les expériences, ait influencé, à l’époque de la création de Coro, le compositeur Steve Reich.

À la fin du concert, c’est un triomphe et Matthias Pintscher avec Mathieu Romano, chef de chœur, viennent saluer à de nombreuses reprises.

Dehors, la nuit poursuit la magie emportée.

(Matthias Pintscher et Mathieu Romano.)

(photos : cliquer pour agrandir.) 

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