Archives du 17/12/2017

comme dans la série des si belles Versailles

Du cuir noir où reposer les mains vitre perlée aux souvenirs le fleuve souverain file sur la droite j’aime les villes aqueuses et les ponts libres pas encore encombrés de marchands de Venise et bientôt de Paris les essuie-glaces jouent les métronomes automobiles silencieux ou crissant parfois sur l’écran panoramique en verre les phares tentent d’effarer de l’autre côté les catadioptres ressemblent aux yeux rouges des photos flashées à l’ancienne le moteur de la Toyota hybride tourne souplement simplement le chauffeur ne parle pas taxi driver idéal avec musique douce dulcinée l’habitacle convierait à l’envol il suffit de suivre l’écran pour ne pas se tromper de voie joli cocon roulant chaleur ambiante dehors les quatre tours de la BnF se font face en carré on les déchiffre à livre ouvert mais les pages tournent à toute vitesse les lettres se mélangent un sabir inconnu ou borgésien s’en élève des avertissements sur la fin du monde ou les catastrophes train contre autocar migrants poursuivis dans la neige française le Président résident à Chambord comme dans la série des si belles Versailles imitant les voitures américaines on n’en croise plus hélas elles sont parties au cimetière des compressions à la César il en reste des photos comme des plaques d’immatriculation funéraires la circulation routière imite le sang et les véhicules sont des caillots un peintre rabotera un jour tout ça même si la peinture à l’huile c’est plus difficile.

 (photos du 15.12. Cliquer pour agrandir.)

(Bernard Herrmann, thème du film Taxi Driver.)

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