Archives du 02/12/2017

Merci, Derain [2/3]

Promenons-nous dans les salles où règne André Derain, ne passons pas une demi-heure devant chaque tableau, gardons une impression de spontanéité et d’instantanéité, les images et les couleurs doivent nous bombarder doucement comme des obus en formes de tubes à peinture et les pinceaux sont peut-être un palimpseste de ceux de la DCA (« Défense contre les aéronefs », créée en France le 1er octobre 1917), le parcours est ici plus pacifique que celui d’une tranchée, celles qui viendront au jour et à l’heure fatidiques ensevelir les camarades tués par « les Boches » et dont sortira vivant Derain comme son ami Apollinaire (blessé à la tête par un éclat d’obus), rêvons encore tranquillement de la plage de Collioure ou d’un pont de Londres, le brouillard ne ressemble pas à un gaz mortel comme plus tard à Ypres (Belgique) en 1915 puis 1917, pourtant « l’art de la guerre » selon Sun Tzu n’est pas aussi délicat que la guerre de l’art, il n’y a donc pas à chinoiser.


(« Madame Derain en vert », 1907.)

(« Samedi », 1913.)

(photos : cliquer pour agrandir.)

[ ☛ à suivre ]

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