ADDR (« Avec domicile de rue »)

Toute la journée assis sur le trottoir à quémander un peu de monnaie ou une cigarette…

Pourtant, ce ne sont pas des SDF stricto sensu, simplement des ADDR (« Avec domicile de rue »), soumis aux intempéries et au bon-vouloir d’une âme charitable, de temps en temps…

Les passants passent, retirent de l’argent juste au distributeur automatique en face, mais celui-ci ne crache pas de pièces (vingt, cinquante centimes voire un euro), il ne s’agit pas d’une machine à sous, on n’est quand même pas à Las Vegas, rien à voir…

(Paris, rue du Faubourg Saint-Antoine, 12e, 1er décembre. Cliquer pour agrandir.)

(Pink Floyd, Money)

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19 réflexions sur “ADDR (« Avec domicile de rue »)

  1. gballand dit :

    Votre nouveau sigle sera bientôt homologué !
    Le lieu est on ne peut plus stratégique : culpabilité assurée ! 😉

  2. Alex dit :

    J’ai voulu observer une fois le profil des généreux donateurs envers un ADDR domicile de rue à la gare Saint Lazare, en me postant en face à une terrasse. Dont l’implantation est toujours stratégique. C’étaient principalement des Africains qui lui donnaient la pièce, et avec un sourire cordial en plus. Sans doute des donateurs ayant connu eux aussi la précarité.

  3. brigetoun dit :

    Je vais retenir l’acronyme ADDR (et bravo pour le choix de l’accompagnement)

  4. Domi Amouroux dit :

    Même ici à Auch, nous avons « nos » SDF et nos migrants. Eux aussi se placent aux endroits stratégiques pour récolter quelques pièces. Quant aux migrants, depuis quelque temps, ils passent leurs journées dans un petit jardin public en centre ville. La misère s’étend chaque jour, sans que rien ne bouge dans nos façons de vivre…

    • @ Domi Amouroux : les jardins publics, oui, avant qu’ils ne ferment la nuit. Mais l’adjoint communiste au logement de la ville de Paris, Yan Brossat, vient de proposer d’accueillir les SDF dans l’hôpital du Val-de-Grâce désaffecté (le choix du nom, bien vu), alors que le ministre Le Drian (c’est une propriété de son ancien ministère des Armées), voudrait en faire un centre de formation… 🙂

  5. Francesca dit :

    Quand je n’ai pas de monnaie, je change de trottoir avant d’arriver aux deux petites silhouettes, roumaines je pense : la mère encore jeune mais déjà édentée, la petite fille sauvage que je vois grandir sans un sourire.
    Un homme jeune, grand, propre, assis sur son sac à dos, se place judicieusement près d’un boulanger. D’autres préfèrent marcher et aborder les passants jusqu’à ce qu’ils aient assez de fric pour un café ou un sandwich. On enrage mais on ne sait que faire…

  6. Chez nous le parti ADR n’est pas très généreux… #pardonpourlàpeuprès #jesors

  7. Alex dit :

    .@ Francesca ; il faut aussi aider et lutter en amont ; ces gens ont des sortes de proxénètes, en Roumanie, qui les envoient mendier dans les grandes villes d’Europe, et qui en vivent grassement au pays.
    Des tractations sont toujours en cours entre les polices roumaines et françaises.

    • @ Alex : Collomb s’en occupe ardemment. 🙂

    • Francesca dit :

      C’est vrai, Alex, mais ça dure depuis si longtemps… Et se sont ajoutés tous les réfugiés, mères et enfants assis dans la chaleur relative des couloirs du métro, jeunes garçons courageux qui interpellent les voyageurs dans un français approximatif, très petits enfants essayant de tuer le temps à des jeux poursuites, les parents les surveillent de loin…
      Et tous les chômeurs « en fin de droits », expression inouïe au pays des Droits de l’Homme !

  8. Alex dit :

    Oui, Francesca, d’un côté de plus en plus de milliardaires et de fortunes soudaines, d’un autre de plus en plus de misère, et de gens qui sombrent.
    Ce déséquilibre social s’accentue de jour en jour. Il est extrêmement choquant.
    On se demande avec inquiétude quel en sera le dénouement.

  9. Godart dit :

    J’ai l’habitude de donner pas systématiquement mais presque à un vieux couple. Ils se mettent face à face, chacun d’un côté du trottoir. Souvent aux beaux jours, je les aperçois dans les jardins des Arènes de Lutéce. Côte à côte ils discutent tout en mangeant, assis à l’ombre sur un banc. Je trouve triste qu’une société en arrive à un point où un vieux couple indissociable est condamné à cette vie de mendicité et à dormir dehors.

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