Archives du 25/05/2015

« Trois souvenirs de ma jeunesse », d’Arnaud Desplechin – et une brasserie « branchée »

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Au moment (dimanche 24 mai, 18 heures 30) où j’écrivais ces lignes, j’ignorais encore quel serait le palmarès du festival de Cannes. Dommage pour Nanni Moretti (mais il saura s’en passer).

Vu samedi soir au Louxor (« Palais du cinéma », à juste titre), à la séance de 19 heures 30 dans la grande salle Youssef Chahine, je repensais à ce merveilleux film Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin : oui, fabriqué avec des plans audacieux, des flash-back, des ralentis rêvés, des personnages hors de l’ordinaire, des apparitions, de l’espionnage, de la littérature, de la musique, de l’invention, des souvenirs, des livres, des lettres écrites à la main, des pleurs, des rires, des voyages, des appréhensions, des baisers, de la poésie, des cigarettes, l’amour possible/impossible, au-delà de la mort. Le passé recomposé et reproposé par la magie de l’image réappropriée.

À côté du cinéma se dresse, se campe la nouvelle Brasserie Barbès : par curiosité, on a traversé la rue – après la fin du film dans lequel Mathieu Amalric se montre, une fois encore, côtoyant le génie de l’interprétation, surtout dans la séquence sublime du café – et un monde fou se presse dedans et dehors, ce n’est pas tout à fait le genre du quartier, un colosse fait même office de vigile à l’entrée comme pour une boîte de nuit (il est vrai qu’elle tombe), et pas une seule indication à l’extérieur concernant les plats ou les boissons ni leurs prix.

Le film d’Arnaud Desplechin laisse, lui, un souvenir impérissable, c’est la marque imprimée de sa valeur non marchande (ou qui dépasse, subtilement, le système).

Depleschin2_DH(photos : cliquer pour agrandir.)

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