Ne vous préoccupez pas de cette concurrence céleste, plus rapide et volant plus haut que vous-mêmes. Quelle est votre responsabilité ? Vous ne transportez personne, vous ne risquez pas de vous abîmer en mer ou de percuter des tours après avoir été détournés de votre destination finale (l’Afrique, par exemple) : vous migrez, vous n’êtes pas encore soumis à l’obtention de papiers d’identité ou à de gigantesques filets à papillons qui seraient tendus dans l’espace pour interdire toutes vos allées et venues.
Oui, le battement d’ailes se fait en cadence et votre moteur ne demande aucun carburant autre que le désir du voyage au-dessus de la terre, des mers et parfois au travers des nuages. Suivez votre instinct – vous n’avez pas besoin de GPS ni de pilote automatique – et ne vous laissez pas distraire de votre itinéraire. Les chasseurs ont sans doute la vue obscurcie par quelque Corbière avalé plus que de raison et confondent le fût de leurs fusils avec les canons du populisme qu’ils ingurgitent jusqu’à plus soif.
Respirez l’air sans particules apparentes – la Révolution les avait pourtant supprimées – qu’elles soient « fines » ou grosses, ne faites pas la course avec les long-courriers qui sponsorisent nos footballeurs au ras des pâquerettes, vivez sans contrainte même si c’est pour une durée limitée (tout le monde est logé à la même enseigne), et jouissez du vent, des vagues survolées, des maisons minuscules, des fleuves qui serpentent sans le moindre venin, du bleu du ciel, du blanc des cumulus nimbus et des souvenirs effacés et toujours recommencés.
(photos prises le 25 mai. Cliquer pour agrandir.)
(Hervé Cristiani, Il est libre Max)
oh la belle et stimulante injonction ! merci Monsieur
et pour parfaire vais re-écouter il est libre Max parce que jubilation
@ brigetoun : merci, Madame, pour votre passage matinal ! 😉
Merci pour ce texte finement ciselé et pour cette chanson qui est l’une de mes préférées ! Jolie surprise du matin que ce son cristallin qui emporte à chaque nouvelle écoute…
@ mchristinegrimard : Ce chanteur reste si proche et son « Antinoüs » est également incontournable. Merci pour vos appréciations ! 🙂
Max, 1980 ? Max Menier et « Les routiers sont sympas » tandis que j’essayais de comprendre le théorème d’Euclide, magnifiquement illustré par la première photo. Oh le beau voyage en arrière, sans pollution
@ colorsandpastels : je ne pense pas qu’il s’agisse du même Max…
Oui, un peu de géométrie dans l’espace ! 🙂
Max Ménier adorait cette chanson, sortie quelques temps avant son problème cardiaque et la fin des « Routiers sont sympas » (repris un temps par Francis Zéguth). Souvenirs de Madame RTL
@ colorsandpastels : merci pour ces précisions ! 😉 D.H.
(Antinoüs, nous l’écoutions il y a quelques années – comme le temps passe – hein) (ici : une autre illustration – sans doute un peu plus populaire)
@ PdB : je préfère décidément Hervé Cristiani, même s’il n’a pas eu le succès d’un Michel Fugain ! 😉
(en tout cas le nombre de visites youtube pour Hervé Cristiani est le double de celui de Michel Fugain – dix ans d’écart entre les deux tubes)
@ PdB : très bien, alors ! Mais YouTube il y a dix ans… 😉
Pendant ma lecture de cet article (merci pour le tout), l’éternuement à répétition d’un voisin résonne au-dessus des jardins, résultat audible des particules invisibles !
@ Francesca : à moins que ce ne soit le rhume des foins ! Les Romains (à l’époque de l’empereur Hadrien) éternuaient sans doute aussi… 😉
Oui, je suis moi aussi allergique aux particules fines du pollen des graminées.
Atchoum.
@ Francesca : à tes souhaits ! 🙂 D.H.
S’envoler dans les airs sur la chanson de Max, le matin au sortir du sommeil, c’est divin !
@ Alex : merci et alors bonne journée (du soleil pour tout le monde !)… 😉
hello, tu es dans notre revue de blogs de ce week end
@ les Caphys : merci, très honoré (je ne viens pas assez souvent sur le tien dont j’aime pourtant l’esprit fortement caustique !)… 😉
Aime bien la légèreté du texte et des photos et l’expression : » tout le monde est logé à la même enseigne « .
@ Godart : la seule démocratie existante… est bien celle-là. 🙂